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Constructeurs

La grogne des distributeurs américains des marques Stellantis

Publié le 12 septembre 2024

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
Dans une lettre du Conseil national des concessionnaires Stellantis, parue le 10 septembre 2024, les distributeurs états-uniens protestent contre la gestion des marques américaines par Carlos Tavares. Ils lui reprochent de prendre des décisions à court terme, dégradant les parts de marché du groupe.
Stellantis Carlos Tavares distributeurs américains
Dans une lettre, les distributeurs américains reprochent la gestion de Stellantis par son dirigeant, Carlos Tavares. ©AdobeStock-tikhomirovsergey

À tous les niveaux, Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, se met à dos les acteurs du marché automobile outre-Atlantique. Dans une lettre ouverte parue le 10 septembre 2024, relayée par Bloomberg, les dirigeants du réseau de concessionnaires américains distribuant les marques du groupe ont critiqué la gestion de son patron. Ils lui reprochent notamment la "dégradation rapide" des marques. Ils demandent au dirigeant de dépenser davantage afin de retrouver une demande correcte et d'écouler les stocks.

 

Les distributeurs américains accusent Carlos Tavares d’avoir pris "des décisions à court terme" dans l’objectif d’améliorer les bénéfices 2023 et ainsi rassurer les actionnaires dans le cadre de l’augmentation de son salaire. Notons qu’en début d’année, ces derniers ont permis à Carlos Tavares d’être le directeur général le mieux payé du secteur automobile, avec une rémunération à hauteur de 36,5 millions d’euros.

 

A lire aussi : Que reproche l'UAW à Carlos Tavares, PDG de Stellantis ?

 

Selon les concessionnaires américains, les mesures du directeur général de Stellantis ont réduit les parts de marché de l’entreprise et pénalisé les marques Jeep, Ram, Dodge et Chrysler.

 

Des démarches insuffisantes

 

Depuis plusieurs mois, Stellantis a supprimé des emplois et réduit la capacité des usines américaines à la suite d’une forte baisse des immatriculations aux États-Unis au premier semestre 2024. Afin d’écoper une barque en train de couler, le groupe a réduit les prix et rétabli des incitations dans le but d'écouler les stocks de véhicules. Pour les distributeurs, ces démarches sont insuffisantes et n’ont pour objectif de ne protéger que les marges.

 

A lire aussi : Gigafactory : Rome lance une dernière sommation à Stellantis

 

"Depuis plus de deux ans, le Conseil national des concessionnaires Stellantis aux États-Unis a tiré la sonnette d'alarme auprès de la direction américaine. Nous les avons avertis que le cap que vous aviez fixé pour Stellantis allait être un désastre à long terme, s'agacent les distributeurs américains dans la lettre. Un désastre annoncé pour nous, mais aussi pour toutes les personnes impliquées… Désormais, ce désastre est arrivé." 

 

Stellantis en désaccord avec les distributeurs américains

 

En réponse à cette lettre, le constructeur affiche son désaccord. Dans un communiqué, le groupe s’oppose aux injonctions qui sont faites à son dirigeant. Il précise qu’un plan a été élaboré au mois d'août 2024 avec les concessionnaires. Une stratégie ayant permis d'accroître les parts de marché et le volume des ventes des marques Stellantis. "Nous nous rencontrons et discutons tous les mois. Nous avons des appels hebdomadaires et des conversations personnelles au plus haut niveau. C'est à ce niveau qu'un tel dialogue doit avoir lieu", précise Stellantis dans son communiqué.

 

Les distributeurs pointent aussi du doigt la faiblesse des investissements du groupe dans la gamme vieillissante du constructeur. À l’image de l'arrêt de la production de la Jeep Cherokee, sans remplaçant dans le segment des SUV de taille moyenne, souligne le média Bloomberg.

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