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Constructeurs

La Chine exporte toujours plus vers l'Europe

Publié le 8 janvier 2024

Par Christophe Bourgeois
4 min de lecture
Le cabinet Inovev a publié ses estimations sur les importations et les exportations européennes de véhicules pour 2024. Malgré la baisse de ces dernières, la balance commerciale de l'industrie automobile de l'Europe élargie reste positive. Mais la Chine monte en puissance.
prévisions imports-exports des voitures en Europe en 2024
L'Europe va exporter plus de véhicules qu'elle n'en importe. Néanmoins, la part de la Chine progresse fortement. ©AdobeStock

Selon le cabinet Inovev, les importations européennes de véhicules (VP et VU) pourraient augmenter de 7 % entre 2022 et 2024. Cela représente un volume de 3,2 millions pour l'année qui vient de s'écouler et une estimation de 3,3 millions pour 2024.

 

"Ce scénario de croissance s’explique principalement par l’augmentation attendue des importations de véhicules produits en Chine par des marques chinoises, dans leur grande majorité des véhicules électriques (BEV)", observe le cabinet.

 

"Cette hausse des importations venues de Chine est corrélée à la croissance attendue du marché des BEV en Europe, puisque selon notre scénario, environ 40 % des véhicules légers neufs vendus en Europe seront des BEV en 2030. Ce scénario tient compte également d’une politique de mix prix-produits des constructeurs chinois attractive, avec une offre de véhicules abordables sur des segments B, voire A, et d’une proposition des constructeurs européens cherchant toujours la valeur ajoutée plutôt que le volume", poursuit Inovev.

 

3,1 millions de véhicules importés

 

Pour rappel, en 2022, l'Europe ainsi que le Royaume-Uni et les pays de l'EFTA (Islande, Norvège, Liechtenstein et Suisse) ont importé 3,1 millions de véhicules légers en 2022. Selon ses calculs, Inovev estime que 20 % des voitures vendues sur le continent ont été importées.

 

La Turquie est le premier pays fournisseur de véhicules, puisqu’elle représente environ 20 % des importations européennes. Fiat, Ford, Toyota et Renault, pour ne citer que ces marques, ont d'importantes usines dans ce pays. C'est par exemple en Turquie que sont produits les Renault Clio, les Toyota C-HR et une partie de la gamme utilitaire de Ford. Néanmoins, depuis 2017, sa part a tendance à se contracter.

 

Saut de géant de la Chine

 

La Chine est passée de la dixième à la deuxième place en seulement deux ans (2021-2022). Les importations des voitures chinoises, mais surtout des modèles de marques européennes produits en Chine, comme la Dacia Spring, la Tesla Model 3, certaines Volvo et BMW, ont accéléré le mouvement qui ne semble pas prêt de s'arrêter.

 

Si l'on ajoute à la Chine, la Corée du Sud et le Japon, l’Asie reste le premier continent fournisseur de véhicules importés en Europe avec 44 % des importations.

 

source Inovev

 

Néanmoins, à moyen terme, la part des importations de la Chine pourrait se réduire, portée par deux mouvements concomitants : la mise en place d'une fiscalité contraignante pour ces importations, comme c'est le cas par exemple en France, et par réaction, l'implantation d'usines en Europe. BYD, qui a récemment annoncé une construction d'usine en Hongrie, en est le parfait exemple.

 

Des exportations en baisse

 

En parallèle, Inovev estime que les exportations pourraient baisser de 6 % en 2024, soit un volume de 4,1 millions de véhicules. "Ce scénario de baisse des exportations s’explique par une régionalisation de plus en forte des marchés. Cette stratégie se traduit par la volonté des grands pays acheteurs de véhicules européens de protéger leurs industries locales, analyse Inovev. C’est le cas des États-Unis, qui ont mis en place depuis au moins trois ans une politique favorisant la production locale, du moins dans la zone Nafta (Canada-USA-Mexique), et accroissant des barrières à l’entrée de son territoire."

 

"C’est aussi le cas de la Chine, qui n’a pas revu ses taxations à l’import, mais qui, grâce à la forte croissance des BEV, et en particulier des marques chinoises, réussit à reprendre la main sur son marché local, complète Inovev. Il s’agit plutôt d’une barrière technologique, puisque les véhicules actuellement produits en Chine par les marques chinoises ont un niveau de prestation et de prix plus intéressants que les véhicules proposés par les marques européennes et que l’essentiel des produits européens exportés en Chine restent des véhicules thermiques."

 

Go West !

 

En 2022, l'Europe a exporté 4,4 millions de véhicules, ce qui correspond à environ 30 % de la production européenne. Depuis de nombreuses années, les États-Unis sont le premier acheteur de véhicules produits en Europe, principalement venus d’Allemagne et du Royaume-Uni, avec environ 17 % des exportations européennes. De son côté, la Chine importe un niveau constant de véhicules depuis plusieurs années, entre 400 000 et 480 000 unités chaque année.

 

source Inovev

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