La Chine et les taxes américaines fragilisent la rentabilité de BMW
BMW a annoncé une chute d'un quart de son bénéfice net au premier trimestre 2025 en raison notamment de la baisse de ses ventes en Chine, son principal marché. Le groupe a dégagé un bénéfice net de 2,17 milliards d'euros, en baisse de 26,4 %, et craint désormais l'impact de l'augmentation des droits de douane américains, qui menace d'affaiblir également ses ventes aux États-Unis.
Après trois années de bénéfices exceptionnels, les constructeurs automobiles allemands font face depuis l'an dernier au recul de la demande, à la hausse des coûts, notamment de l'énergie, et à la concurrence des marques chinoises de mieux en mieux positionnées dans les gammes électriques.
Marge entre 5 et 7 % pour 2025
À ces difficultés s'ajoute désormais la hausse des droits de douane américains sur les voitures importées, en vigueur depuis le 3 avril, nouveau coup dur pour les constructeurs automobiles, qui ont longtemps soutenu la croissance de la première économie européenne, essoufflée par deux années de récession.
Ses concurrents Volkswagen et Mercedes ont eux aussi annoncé la semaine dernière des revers avec une chute d'environ 40 % de leurs bénéfices nets, plombés par la Chine et par la baisse de leur rentabilité.
Mercedes a suspendu ses prévisions pour l'année 2025, prévoyant une chute de trois points de sa marge sur les ventes de voitures au cas où les droits de douane américains en vigueur seraient maintenus.
De son côté, BMW peut estimer leur impact "uniquement sur la base d'hypothèses", a-t-il déclaré dans son communiqué de résultats, sans modifier ses prévisions. Le fabricant de véhicules haut de gamme table toujours sur une marge comprise entre 5 et 7 % pour l'année en cours, contre 6,3 % en 2024, et près de 10 % l'année précédente.
Droits de douane US et européens
Ces prévisions ne tiennent compte que des droits de douane supplémentaires sur l'acier et l'aluminium en vigueur depuis le 12 mars. Ceux-ci devraient coûter à BMW un point de pourcentage sur sa marge opérationnelle, avait déclaré le groupe en mars.
Le groupe de Munich possède une usine en Caroline du Sud, la plus grande du groupe, mais il continue d'exporter vers les États-Unis 50% des voitures destinées à la clientèle américaine, notamment depuis l'Europe et le Mexique.
Le groupe compte toutefois sur un revirement américain concernant les droits de douane imposés au Canada et au Mexique. "Nous supposons que la zone de libre-échange nord-américaine sera restaurée parce que ces pays sont beaucoup trop interdépendants", a déclaré le PDG du groupe, Oliver Zipse, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Le groupe produit également en Chine une partie de ses voitures destinées à l'export et subit depuis octobre une surtaxe de l'Union européenne de 30 % sur les véhicules à batterie produits en Chine et exportés vers l'Europe.
33,76 milliards de CA
"Les droits de douane les plus élevés ne proviennent pas des États-Unis mais de l'Union européenne", a ajouté le PDG du groupe. BMW a estimé à quelques centaines de millions d'euros leur impact sur ses ventes au premier trimestre.
Dans le détail, le groupe a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 33,76 milliards d'euros, en baisse de 7,8 %, plombé par la chute de 17 % de ses livraisons de voitures en Chine. Sa marge a fondu à 6,9 % contre 8,8 % au premier trimestre de l'an dernier, en partie en raison de la "dépréciation et de l'amortissement" de sa coentreprise chinoise, selon le communiqué. (avec AFP)
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