“La 308 reflète la promesse que Peugeot fait à ses clients”
Journal de l’Automobile. Nouveauté incontournable de votre stand, la 308 arrive dans les showrooms. Quelles sont vos ambitions avec cette nouvelle compacte ?
MAXIME PICAT. Avec elle, nous souhaitons revenir à un niveau de part de marché que nous avions dans le passé sur le segment C, mais dans un contexte où il y a beaucoup plus d’acteurs. Il s’agit d’un objectif ambitieux, d’autant que ce segment, certes très important en Europe, est aussi et surtout l’un des plus compétitifs. Si nous devions donner un chiffre, retenez environ 150 000 unités en année pleine une fois que nous disposerons de l’ensemble de l’offre, notamment mécanique. Mais au-delà des volumes, cette 308 a un autre objectif tout aussi fondamental : ce véhicule, parfaitement aligné sur notre ADN, reflète la promesse que Peugeot fait à ses clients.
JA. La 308 sera-t-elle, comme va l’être le 2008, un modèle mondial ?
MP. La 308 a effectivement une vocation mondiale même si ce ne sera pas complètement dans la même logique que le 2008. La 308 sera lancée et industrialisée en Chine car, même si les véhicules bicorps y sont moins prisés que les tricorps, le potentiel demeure toutefois important. Ainsi, après les lancements progressifs en Europe, la fabrication en Chine, ce nouveau modèle sera autant vendu en Europe qu’à l’international à l’horizon 2015, par une répartition à 50/50.
JA. Votre internationalisation va donc bon train, mais qu’en est-il aujourd’hui ?
MP. Cet objectif est en bonne voie puisque, aujourd’hui, 43 % de nos ventes sont réalisées à l’international. Je vous rappelle qu’il y a seulement trois ans, elles représentaient seulement 25 % de notre volume total.
JA. Cette internationalisation n’est-elle pas trop dépendante du marché chinois ?
MP. La Chine y joue effectivement un rôle important, mais d’autres pays, dont on parle effectivement moins, représentent d’autres leviers de croissance importants. Certes, nous allons vendre 250 000 Peugeot cette année en Chine, mais un total de 200 000 autres unités devrait être écoulé en Argentine et en Algérie.
JA. Quels sont vos objectifs en Chine ?
MP. Aujourd’hui, l’objectif affiché par le groupe PSA est d’atteindre, à moyen terme, une part de marché de 5 %. Peugeot pourrait ainsi représenter 2,5 % puisque les marques Peugeot et Citroën sont aujourd’hui au coude à coude. Une croissance qui passera naturellement par un plan produits répondant parfaitement aux attentes de la clientèle chinoise et l’exemple du 3008 chinois, différent de celui vendu en Europe, le prouve. Pour alimenter cette croissance, nous allons lancer 4 produits majeurs dans les mois à venir. D’ici la fin d’année, nous allons produire et lancer la 301, puis arrivera le 2008 au deuxième trimestre 2014 avant la 308 en fin d’année. Enfin, un produit spécifique à la Chine est également attendu l’année prochaine.
JA. La Chine demande donc une adaptation des produits, mais qu’en est-il de votre réseau ?
MP. Nous nous appuyons sur le même concept qu’en Europe. En effet, les BlueBox, dont le déploiement n’est d’ailleurs pas complètement terminé sur notre continent, deviennent la règle en Chine. Nous avons juste adapté certains éléments comme des espaces d’accueil après-vente qui demandent plus d’espace et plus de services car les clients restent en concession durant l’entretien de leur véhicule.
JA. Est-ce que cela peut être transposable sur d’autres marchés puisque les services et la satisfaction clients sont aujourd’hui au cœur de la stratégie de tous les constructeurs ?
MP. Pas automatiquement, et notamment sur les structures. Par exemple, en France, les clients préfèrent une plus large amplitude horaire des ateliers pour pouvoir laisser leur véhicule le matin à 7h30 et le récupérer le soir. En revanche, pour la qualité de service et la formation de nos équipes, nos résultats en Chine peuvent servir d’exemple. En effet, une récente enquête JD Power, qui teste plus de 60 marques, nous a classé 5e en qualité de service vente et 1er en qualité de service après-vente. Ce sont des résultats remarquables d’autant que nous ouvrons 80 nouvelles BlueBox par an dans le pays. Le fruit d’un travail initié depuis des années et tout aussi indispensable que celui réalisé sur les produits ou les capacités de production.
JA. Revenons en Europe et en France. Comment votre réseau traverse-t-il cette période difficile ?
MP. Les vérités sont extrêmement contrastées d’un pays à l’autre. Dans le sud de l’Europe, où parfois les marchés ont été divisés par deux, nous avons été obligés, en concertation avec le groupement de concessionnaires, de restructurer nos réseaux. C’était une nécessité pour assurer la pérennité des concessionnaires que nous avons conservés. En France, nous pouvons compter sur un réseau solide, composé de groupes importants, avec des capitaux propres qui leur permettent de traverser cette période. Cependant, il ne faut pas que cela dure trop longtemps.
JA. Que faut-il voir et attendre de la 208 FE ?
MP. Il s’agit d’un des éléments de notre pôle technologique où l’on retrouve notamment nos nouveaux blocs BlueHDi, qui vont nous permettre de proposer une 308 avec des émissions de CO2 limitées à 82 g/km. Dans un futur plus lointain, l’HybridAir et la 208 FE montrent notre volonté de proposer un véhicule consommant moins de 2 litres. Ces technologies sont prometteuses, nous devons encore les valider, mais surtout être capables de les fabriquer à des prix acceptables pour nos clients car nous ne voulons pas proposer une technologie élitiste qui sera réservée à 1 % du parc. C’est à cette seule condition que nous pourrons réduire les consommations et les émissions de manière importante, et ainsi continuer à converger vers les cibles qui persisteront à se durcir au-delà des horizons que nous connaissons déjà.
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