Jochen Tüting, Chery Europe : "Nous sommes une marque à volume, nous aurons des véhicules thermiques"

Le Journal de l’Automobile : Quelle est la stratégie de Chery sur le marché européen ?

Jochen Tüting : Nous sommes une marque de volume, pas une startup. Nous avons donc des ambitions qui correspondent à ce que nous sommes. Pour rappel, nous avons vendu en 2023, 1,88 million de véhicules dont la moitié en dehors de la Chine. Nous sommes le premier exportateur chinois de véhicules depuis de nombreuses années.

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J.A. : Quel est le calendrier de ce déploiement ?

J. T. : Nous avons commencé en Espagne qui est pour nous un marché test. D’ici la fin de l’année, nous serons présents au Royaume-Uni, en Italie et en Pologne.

Les marchés français et allemands sont très importants, mais assez difficiles du fait de la forte présence de constructeurs nationaux.

J.A. : Et en France ?

J. T. : Dans un deuxième temps, l’année prochaine. Tout comme en Allemagne. Ce sont deux marchés très importants, mais assez difficiles du fait de la forte présence de constructeurs nationaux.

J.A. : Sous quelle forme va s’appuyer la distribution ?

J. T. : Sur les marchés principaux, nous allons ouvrir une filiale nationale. En France, ce n’est pas encore le cas, mais nous allons le faire dans les prochains mois (NDLR, selon le retour de quelques concessionnaires, Chery a déjà pris contact avec des groupes de distribution). Dans les marchés de moindre importance, nous nous appuyons sur des importateurs déjà présents. Quant au mode de distribution, nos modèles seront commercialisés dans le cadre d’un contrat classique de concessionnaire.

Nous prévoyons environ 80 distributeurs en France

J.A. : Quel sera la taille du réseau ?

J. T. : En Allemagne, dans un premier temps, nous comptons disposer d’un réseau entre 80 et 120 distributeurs. En France, nous n’avons pas encore fixé de chiffre, mais cela sera assez similaire, environ 80 d’ici fin 2025. (A titre de comparaison, BYD prévoit un réseau de 100 concessions fin 2025 NDLR).

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J.A. : En quoi Omoda et Jaecoo, les deux marques que vous allez lancer en Europe, répondront à vos ambitions sur ce marché ?

J.T : La part de marché des SUV représente 40 % des immatriculations en Europe. Avec Omoda et Jaecoo, nous avons deux véhicules avec un très fort design. L’Omoda 5 est un crossover coupé tandis que le Jaecoo 7 est un véhicule plus « conventionnel », avec par exemple plus d’espace à l’intérieur. Mais ce n’est pas qu’une question de style. L’Omoda 5 sera disponible en deux versions : non seulement en 100 % électrique, mais également en thermique, tandis que le Jaecoo 7 aura une version hybride rechargeable.

L'Omodo 5 existera en version électrique et thermique. ©Chery

J.A. : Jusqu’à présent, la plupart des constructeurs chinois ne commercialisent pas, du moins en France, de véhicules thermiques…

J.T : Comme je l’ai dit, nous sommes une marque de volume. Et force est de constater que malgré la progression exponentielle du véhicule électrique en Europe, le thermique représente encore la très grande majorité des ventes. Nous ne voulons donc pas nous fermer un pan entier du marché. A titre d’exemple, en Espagne, l’Omodo 5 est vendu en version thermique.

Nous souhaitons être au cœur du marché, à savoir les segments B, C et D.

J.A. : Quel est le plan produit ?

J.T : En tant que marque généraliste, nous souhaitons être au cœur du marché, à savoir les segments B, C et D. Nous prévoyons de commercialiser six nouveaux produits d’ici deux ans, trois pour chaque marque avec une offre de motorisations thermique, hybride rechargeable et électrique. Nous allons à titre d’exemple proposer l’Omoda 3, qui est un SUV de 4,30 m, qui s’intégrera dans le segment B+.

Jaecoo 7 ©Chery

J.A. : Quel sera le positionnement des produits proposés par Chery ?

J.T. : Notre stratégie s’appuie sur une gamme offrant un bon rapport qualité/prix avec un très bon niveau d’équipements.