Jeep - “Un potentiel inédit”
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Le Jeep Renegade est disponible depuis le 2 octobre, mais avant de revenir sur vos ambitions, quels ont été les premiers retours après son apparition à Genève ?
GUILLAUME DRELON. La communication a effectivement débuté depuis mars dernier, et les résultats sont excellents. Nous avons enregistré une forte hausse du trafic sur notre site Internet et nous avons organisé durant l’été une tournée pour présenter concrètement le véhicule afin de mieux faire comprendre son gabarit, qui le place au cœur du marché avec ses 4,20 m. Il va évoluer sur un segment qui dicte l’évolution actuelle du marché français, un segment qui pèse aujourd’hui 20 % des ventes et où les SUV règnent en maître. 20 % est le poids des SUV tous segments confondus, mais le seul segment des petits SUV pèse presque 10 %.
JA. Le potentiel du Renegade semble donc important. Quels sont vos objectifs ?
GD. Je peux simplement vous dire qu’avec le Renegade, nous allons doubler notre couverture du marché des SUV en 2014. Je vous rappelle qu’en 2013, la gamme ne couvrait que 8 % d’un marché des SUV qui totalisait 300 000 immatriculations. Et dès 2015, ce taux de couverture sera multiplié par 7 avec le Cherokee et le Renegade en année pleine. Ensuite, grâce à notre plan produits, à l’horizon 2017, avec le renouvellement des produits traditionnels et l’arrivée d’un SUV sur le segment C, nous pourrons nous adresser à près de 50 % du marché. Nous aurons ainsi un potentiel inédit. Un potentiel jamais atteint par Jeep dans son histoire.
JA. Que peuvent représenter les versions 4x4 du Renegade, sachant que le 4x2 domine le marché ?
GD. Il y a un vrai potentiel car nous sommes Jeep et qu’il s’agit d’une des faiblesses des crossovers qui ne le proposent pas. Nous pensons que les versions 4x4 pourraient représenter 40 % de nos ventes, d’autant que ces modèles n’ont qu’un malus de 150 euros. Le reste de la gamme, 60 % de nos ventes, étant naturellement neutre à l’écotaxe, situation inédite pour la marque depuis la mise en place du malus écologique (en dehors du cas particulier du Grand Cherokee Flexfuel qui était neutre en 2013).
JA. En attendant les bienfaits du Renegade, les chiffres à fin septembre sont plutôt bons. Comment les expliquez-vous ?
GD. Au 2 octobre, nous affichons une croissance de 33 %, avec 2 022 immatriculations VP et VUL. Ces bons chiffres s’expliquent par la bonne tenue de nos produits historiques comme le Grand Cherokee, qui est entré dans le Top 5 du segment avec une croissance de 34 %. Nous sommes maintenant devant le Q7 ou le Cayenne, et nous pourrions même faire mieux sans des contraintes d’approvisionnement. La Wrangler fait aussi bien que l’an dernier, ce qui est une bonne nouvelle compte tenu de l’environnement fiscal. Enfin, le nouveau Cherokee s’installe, mais cela prend du temps car personne ne nous attend à ce niveau de technologie, de qualité et, surtout, de consommation et d’émissions de CO2.
JA. Ce Cherokee représente le “nouveau” Jeep et son nouveau positionnement, plus haut de gamme, notamment face à Volvo. Est-il compris et apparaît-il crédible aux clients ?
GD. Jusqu’ici, 30 % des clients qui ont choisi le Cherokee viennent effectivement de cet univers, cela fonctionne donc. Toutefois, nous nous attendions à plus de conquête car, jusqu’à présent, celle-ci se fait au sein des marques représentées par nos distributeurs. Nous devons donc encore travailler sur ce point. Comme sur le marché des flottes qui nous échappe encore. En effet, nous devons faire connaître notre Cherokee 4x2 Diesel dont les émissions se limitent à 139 g/km de CO2. C’est d’autant plus important que 30 % des ventes de ce segment passent notamment par les loueurs longue durée. Le Renegade, mais aussi le travail avec l’ensemble des marques du groupe, vont nous permettre de construire une offre complète afin de répondre aux car-policies des entreprises tout en offrant un produit alternatif original qui aura pour bénéfice de permettre aux grands acteurs de la LLD de diversifier leur offre mais aussi leurs parcs de plus en plus saturés par des produits de même type, voire identiques.
JA. Quelles peuvent être vos ambitions sur ce marché des professionnels ?
GD. Nous allons travailler pour faire connaître nos offres, faire savoir qu’elles sont performantes et valorisantes. Quant aux volumes potentiels, ils sont naturellement plus importants avec le Renegade, qui évolue sur un segment de près de 200 000 unités quand celui du Cherokee totalise 35 000 unités et celui du Grand Cherokee seulement 10 000/12 000.
JA. Votre réseau est-il dimensionné pour suivre ce nouveau rythme ?
GD. Depuis 2011 et l’intégration de Jeep chez Fiat France, nous avons préparé notre réseau à ce moment et constitué une base extrêmement saine de distributeurs motivés pour tirer le meilleur profit des nouveautés. Aujourd’hui, il nous reste toutefois 10 à 15 zones à couvrir. Mais il faut surtout voir que si, jusqu’à présent, Jeep était une activité complémentaire, toujours très rentable malgré des contrats moyens de 35 à 40 voitures, aujourd’hui, avec les volumes qui vont augmenter dès ce dernier trimestre, le réseau est à un moment charnière. En effet, à partir de 2015, nous souhaitons poursuivre le travail avec notamment la mise en place d’équipes dédiées à la marque. Compte tenu de l’évolution de notre plan produits et de notre potentiel, des investissements seront nécessaires pour améliorer l’expérience client et consolider notre image.
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