Initial BB1
Transféré chez Peugeot comme responsable des concept-cars, Gilles Vidal, l'une des figures de proue du renouveau de Citroën orchestré par Jean-Pierre Ploué, ne cache pas qu'il faut un petit temps d'adaptation pour s'imprégner de l'ADN de sa nouvelle marque et de ses valeurs. Entre intuition et rationalité, le juste point de vue de designer selon lui, Peugeot incarne "des valeurs d'élégance et une expérience automobile très physique. Sportive, la marque ne renvoie pourtant pas à une sportivité brute, mais fait davantage écho à des objets sveltes. Cette élégance était à mes yeux bien mise en avant par la 406 coupé, voire la 607. En fait, une Peugeot, c'est comme un costume italien, cintré et sculptural, tout d'affinement et de stretch élégant". Ce sont donc notamment ces valeurs qui seront travaillées à l'avenir pour redonner un élan stylistique à Peugeot. Des valeurs que l'on retrouve forcément un peu moins sur BB1 et sa morphologie en rupture illustrée par son pare-brise à montants inversés. "C'est un objet conceptuel certes, mais il intègre un traité automobile sérieux, ce qui n'exclut pas le fun", explique Gilles Vidal. Solution urbaine par excellence, BB1 a été développé selon le cahier des charges suivant : mettre quatre personnes à bord d'un véhicule de 2,50 m, à savoir la longueur de la première Smart et "le Graal de tous les stylistes qui veulent mettre quatre passagers dans un espace réduit".
Le deux-roues en héritage
Double interaction avec l'air des villes
Publicité : une première pour un concept-car
Par ailleurs, au-delà du concept-car, Peugeot a décidé d'orchestrer une vaste campagne de communication. C'est d'ailleurs la première fois dans l'histoire, qu'une campagne de publicité, presse et affichage 4x3, est dédiée à un concept-car. Un road-show est aussi programmé dans six grandes villes d'Europe (Francfort, Berlin, Milan, Londres, Paris, Madrid). "En fait, nous avons décidé d'exploiter ce concept-car car il nous permet de revisiter les valeurs Peugeot que nous évoquions tout à l'heure et il inscrit la marque dans un nouveau rapport à la mobilité. On peut être en rupture tout en incarnant l'élégance et la qualité", explique Gilles Vidal. On peut aussi y voir une volonté d'accélérer le renouveau stylistique de la marque car on ne l'attendait pas forcément sur ce terrain-là. Soulignons aussi que le gène sportif est intelligemment repris par le biais du guidon, garant d'un toucher de route et de sensations physiques ancrés dans l'histoire de la marque. "Dans une société surprotégée et parfois insipide, il est important de remettre ces valeurs en avant et de les réinterpréter. Ce n'est pas parce qu'on conçoit un véhicule urbain et électrique, avant tout fonctionnel et respectueux de l'environnement, qu'il doit être ennuyeux et privé de tout dynamisme".
Hypothèse de série
ZOOMActive Wheel et roues motorisées Michelin : verbatim “Pour promouvoir l’Active Wheel et les roues motorisées auprès des constructeurs, nous disposons de cinq véhicules pilotes, dont un développé en partenariat avec Heuliez et un autre avec Venturi. BB1 démontre l’intérêt de Peugeot pour le concept de motorisation dans les roues. Par ailleurs, nous travaillons aussi avec Renault, dans le cadre d’un partenariat avec l’Ademe, sur les véhicules hybrides”, Patrick Oliva, directeur de la prospective et du développement durable du groupe. “L’Active Wheel est en fait le démonstrateur global qui synthétise l’ensemble de notre savoir-faire. Dans un premier temps, les partenariats de développement que nous nouons avec les constructeurs sont plus ciblés”, Patrick Oliva. “Avec ces systèmes, nous sommes bien positionnés pour certaines générations de véhicules à venir, d’ici trois à quatre ans. Mais ce dont tout le monde doit être conscient, c’est qu’il faudra être irréprochable sur la fiabilité, même si les premières applications seront principalement circonscrites au champ des flottes. Sinon, nous prenons un risque”, Didier Miraton, gérant du groupe Michelin. “L’essentiel réside aujourd’hui dans la maîtrise de la masse des véhicules. Pour les véhicules électriques et les roues motorisées, le postulat de départ est clairement une faible masse, de l’ordre de 600 à 700 kg. C’est là l’enjeu primordial car, par ailleurs, nous savons pouvoir maîtriser les contraintes de sécurité”, Didier Miraton. “Nous sommes partie prenante du programme électrique en Chine, concernant notamment des véhicules à 5 kWh/100 km. Ils ont la ferme volonté d’être les pionniers dans ce domaine et nous sommes capables de les accompagner”, Didier Miraton. “Par rapport à ces différents modules, nous ne partirons pas seuls dans l’aventure. Nous pourrions nous associer avec d’autres équipementiers spécialisés”, Didier Miraton. “Si nous misons sur l’Active Wheel et les roues motorisées, nous restons aussi et surtout sur notre cœur de métier. Nous continuons à optimiser tous nos pneumatiques : réduction de la consommation et des émissions, amélioration de la sécurité, augmentation de la longévité, diminution du bruit, etc. En outre, de nouveaux matériaux nous ouvrent des perspectives intéressantes, comme les nouveaux élastomères ou les nouvelles charges renforçantes par exemple”, Didier Miraton. |
Photo : Après avoir grandement participé aux riches heures de Citroën, Gilles Vidal s'imprègne de sa nouvelle marque avec enthousiasme et non sans lyrisme : "une Peugeot, c'est comme un costume italien, cintré et sculptural, tout d'affinement et de stretch élégant".
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