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Constructeurs

Ford veut fermer son usine belge

Publié le 24 octobre 2012

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Comme attendu, Ford réorganise son outil de production européen. L'usine belge de Genk devrait en faire les frais. Elle serait fermée d'ici fin 2014 et 4 300 emplois devraient être supprimés.

Après l'Italie et la France, la Belgique est à nouveau touchée. En effet, après la fermeture annoncée de l'usine GM à Anvers, Ford vient d'annoncer qu'il voulait fermer son usine de Genk d'ici fin 2014, entraînant la suppression de 4 300 emplois directs. En associant les sous-traitants et les emplois indirects, ce chiffre pourrait être doublé. Le constructeur vient de lancer une procédure de négociation avec les représentants du personnel pour cela. 

"Nous comprenons l'impact que cette action potentielle pourrait avoir sur nos salariés de Genk, sur leurs familles, nos sous-traitants et les communautés locales", a indiqué Stephen Odell, le président de Ford Europe. "Nous reconnaissons pleinement et acceptons nos responsabilités sociales dans cette situation difficile et, si le plan de restructuration est confirmé, nous nous assurerons que soient mises en place les mesures d'accompagnement pour en réduire l'impact sur les employés touchés", a-t-il ajouté.

Un nouveau coup dur pour l'automobile européenne mais qui n'est malheureusement pas une surprise. En effet, nombre d'analystes estiment qu'au minimum 5 usines devraient fermer leur portes sur notre continent pour juguler le problème des surcapacités de production. La décision de Ford intervient donc dans cette logique. "Ce plan permettrait de s'occuper des surcapacités de production liées à la baisse de plus de 20 % de la demande globale sur le marché automobile en Europe de l'Ouest depuis 2007", explique le constructeur américain dans un communiqué. Il note également que le marché européen devrait clore l'exercice 2012 à l'un de ses plus bas niveaux depuis 20 ans et que l'orientation pour l'année prochaine ne laisse pas espérer de la croissance. Au mieux une certaine stabilité.

"La restructuration proposée de nos opérations de production est un élément fondamental de notre plan pour renforcer l'activité de Ford en Europe et pour renouer avec une croissance rentable", a également fait savoir Stephen Odell. Une filiale de l'américain qui devrait afficher plus d'un milliard de perte sur l'exercice en cours.

Cette fermeture annoncée aurait également pour conséquence de revoir l'affectation des véhicules dans les autres usines européennes de la marque. Ainsi, la nouvelle Mondeo, qui aurait dû être produite en Belgique, comme l'actuelle aux côtés des Galaxy et S-Max (150 000 unités en 2011), devrait l'être sur le site de Valence en Espagne. Les deux grands monospaces feraient également le voyage. Mais Valence est actuellement le lieu de fabrication des C-Max et Grand C-Max. Ces derniers pourraient rejoindre l'usine allemande de Sarrelouis où est déjà assemblée la Focus.

Les salariés de l'usine, cette semaine au chômage technique, ne comprennent pas et se sentent même trahis puisque Ford avait laissé entendre il y a peu que la nouvelle Mondeo serait bien produite en Belgique, d'autant qu'il y a deux ans, ils avaient accepté une baisse de salaire et une augmentation des cadences pour justement éviter ce scénario catastrophe.

Ford revoit donc sa copie en Europe. Même si pour l'heure ce plan est appelé à être négocié, notamment avec les représentants du personnel, personne ne se fait réellement d'illusion quant à la fermeture de l'usine de Genk.

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