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Constructeurs

Ford taille dans le vif en Europe

Publié le 8 novembre 2012

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Après avoir retrouvé de sa superbe aux Etats-Unis, Ford s’attaque aujourd’hui à l’Europe afin de réduire ses capacités de production de 18 %. Le constructeur va fermer trois usines et réorganiser sa production pour renouer avec la rentabilité sur notre continent.
En fermant trois usines, Ford va réduire ses capacités de production de 18 % en Europe.

Fiat, Opel et PSA… C’est maintenant au tour de Ford d’afficher sa volonté de fermer trois usines en Europe. Après l’usine Opel d’Anvers, la Belgique est encore touchée puisque l’Américain veut fermer celle de Genk à l’horizon 2014. Cela entraînerait la disparition de 4 300 emplois directs et plus de 10 000 si l’on intègre l’ensemble de la chaîne. En 2013, l’Angleterre va voir fermer l’usine de Southampton, qui fabrique aujourd’hui le Transit, et le site d’emboutissage de l’usine historique de Dagenham est dans l’œil du cyclone. Ce serait ainsi 1 400 postes (directs) qui seraient menacés, soit un total de 5 700 postes, en ajoutant les emplois belges. A ce chiffre, il faut additionner la suppression de 500 postes déjà annoncée il y a quelques mois. Au total, 6 200 emplois directs sont donc concernés, ce qui représente 13 % des effectifs de la marque en Europe.

Une capacité de production réduite de 18 %

Ces fermetures doivent permettre à Ford de réduire de 18 % ses capacités de production sur notre continent, ce qui représenterait 355 000 unités de moins et 450 à 500 millions de dollars d’économie. “Ce plan permettrait de s’occuper des surcapacités de production liées à la baisse de plus de 20 % de la demande globale sur le marché automobile en Europe de l’Ouest depuis 2007”, explique le constructeur américain dans un communiqué. Ce dernier note également que le marché européen devrait clore l’exercice 2012 à l’un de ses plus bas niveaux depuis vingt ans et que l’orientation pour l’année prochaine ne laisse pas espérer de la croissance. Au mieux, une certaine stabilité. “La restructuration proposée de nos opérations de production est un élément fondamental de notre plan pour renforcer l’activité de Ford en Europe et pour renouer avec une croissance rentable”, a également fait savoir Stephen Odell, le président de Ford Europe. Le constructeur vise d’ailleurs à long terme une marge opérationnelle comprise entre 6 et 8 % pour ses activités européennes. En attendant, l’Américain devrait afficher 1,5 milliard de pertes sur notre continent cette année.

Une large offensive produits

Parmi les autres volets de ce vaste plan de réorganisation, à l’image de celui mis en place aux Etats-Unis, Ford met aussi l’accent sur les produits avec l’arrivée dans les cinq ans à venir de 15 nouveaux véhicules issus de sa stratégie One Ford, dont la Focus actuelle et bientôt la nouvelle Mondeo sont les premiers témoins. Toujours au chapitre produits, qui reprend en fait le plan Go Further dévoilé début septembre, Ford souligne l’arrivée de la Fiesta restylée, que nous avons découverte au Mondial, mais aussi l’offensive des SUV, l’un des rares segments porteurs en Europe. En effet, avec le nouveau Kuga cette année, puis l’EcoSport d’ici dix-huit mois et l’Edge un peu plus tard, la marque à l’ovale disposera d’une offre complète. Le constructeur explique également qu’il veut un déploiement rapide des nouvelles technologies comme les nouveaux moteurs EcoBoost ou encore l’interface de connectivité SYNC. Le VUL n’est pas oublié avec une refonte complète de la gamme dans les deux ans à venir. Ford confirme de plus sa réorganisation industrielle puisque la nouvelle Mondeo, les Galaxy et S-Max, jusqu’ici assemblés en Belgique, vont prendre le chemin de Valence, en Espagne. Les C-Max et Grand C-Max, fabriqués à Valence justement, tomberont des chaînes de l’usine allemande de Saarlouis dès 2014.

Ford assène donc un nouveau coup dur à l’industrie automobile européenne, mais ce n’est malheureusement pas une surprise. Les surcapacités de production sont bel et bien réelles, et ce problème est encore loin d’être réglé, d’autant que les perspectives de marché n’engagent guère à l’optimisme.

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