Ford ne produira plus de voitures en Inde
A l'image de la restructuration déjà engagée au Brésil en début d'année 2021, Ford vient d'annoncer qu'il renonçait à produire des véhicules en Inde. Cette annonce est un nouveau coup dur pour le Premier ministre indien, Narendra Modi, qui souhaite inciter les industriels étrangers à produire dans le pays, alors que General Motors a quitté le pays en 2017, suivi l'année dernière par Harley-Davidson. Selon Ford, ses activités en Inde ont cumulé une perte de plus de deux milliards de dollars en 10 ans, à laquelle s'ajoute une dépréciation d'actifs de 800 millions de dollars en 2019.
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"Nous n'avons pas été en mesure de trouver un chemin soutenable vers une rentabilité de long terme passant par la fabrication de véhicules sur ce marché", a expliqué dans un communiqué le PDG de Ford India, Anurag Mehrotra. Le communiqué précise que le groupe anticipe des coûts de restructuration avoisinant les deux milliards de dollars, dont 600 millions en 2021, 1,2 milliard l'année prochaine et le reste les années suivantes.
L'arrêt de la fabrication des véhicules est immédiate en ce qui concerne ceux à destination du marché local, son usine de Sanand (ouest) continuant à fonctionner pour les exportations jusque la fin d'année prochaine. Ses usines d'assemblage et de fabrication de moteurs de Chennai (sud-est) fermeront leurs portes au deuxième trimestre 2022. Près de 4 000 salariés seront concernés, a précisé de constructeur.
Un coup dur pour l'industrie automobile indienne
"C'est un coup dur pour l'industrie automobile indienne", a estimé Gaurav Vangaal, directeur associé chez IHS Markit, interrogé par l'AFP, "il s'agissait du seul constructeur fabricant en Inde des véhicules à destination du marché américain. Ils partent au moment où nous (l'Inde, NDLR) discutons d'incitations à destination de ce secteur".
La fédération des vendeurs d'automobile s'est dit "choquée" par l'annonce et a exprimé sa préoccupation concernant l'avenir d'environ 40 000 salariés potentiellement concernés chez les concessionnaires. "Anurag Mehrotra m'a appelé et assuré qu'ils compenseront correctement les vendeurs qui continueront à offrir des services d'entretien de véhicule à ses clients", a expliqué le président de la fédération, Vinkesh Gulati, dans un communiqué, "c'est un bon début mais ce n'est pas suffisant".
Le marché automobile indien est largement dominé par le japonais Suzuki, qui en contrôle plus de 50 %. Ford y est entré dans les années 90, espérant se faire une place. Cette restructuration ne signifie toutefois pas que Ford quitte le pays, il va y poursuivre ses activités commerciales en y important sa gamme actuelle de modèles électriques et hybrides rechargeables. "Les ventes de produits actuels tels que Figo, Aspire, Freestyle, EcoSport et Endeavour cesseront une fois les stocks des concessionnaires épuisés" explique le constructeur.
L'expérience de Ford en Inde est loin d'être un cas isolé. En effet, beaucoup de constructeurs se sont cassés les dents dans ce pays où la fiscalité très mouvante peu ruiner un plan produits en quelques heures. Renault a mis longtemps à trouver la bonne formule. Le groupe VW a maintenant confié à Skoda ses activités dans le pays. Enfin, Citroën va tenter d'y trouver une place dans les mois à venir. (avec AFP)
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