Ford : Mark Fields, plus que jamais dauphin d'Alan Mulally

Voilà deux ans que Ford prépare la succession d'Alan Mulally, arrivé à la tête de Ford en 2006. En novembre 2012, le groupe américain a annoncé une première réorganisation, en vue de préparer le départ de son dirigeant en 2014. Mark Fields avait alors été promu directeur des opérations au 1er décembre 2012. Et il y a quelques jours, la presse américaine revient sur ce passage de témoin, assurant que le retrait d'Alan Mulally, âgé aujourd'hui de 68 ans, pourrait intervenir dès le 1er mai et que Mark Fields lui succéderait. Le groupe n'a pour sa part pas souhaité confirmer, assurant s'en tenir aux annonces faites en 2012, à savoir un départ du dirigeant en 2014, sans préciser de successeur officiel.

Le départ d'Alan Mulally intéresse vivement les médias américains, qui l'avaient déjà annoncé partant en janvier dernier afin de prendre la tête de Microsoft. Le dirigeant avait alors nié fermement cette annonce, assurant rester aux commandes de Ford jusqu'en 2014, et donc mener à bien son plan "One Ford". Bien que toujours en poste, les médias spéculent déjà sur les positions que prendra Alan Mulally, puisque le dirigeant se révèle extrêmement dynamique. Mais prendra-t-il une fonction au sein du conseil d'administration de Ford ou d'une autre grande compagnie, les rumeurs vont bon train.

Au-delà des détails du calendrier, il ne semble pas que le poste puisse échapper à Mark Fields. Sa nomination en 2012, en tant que directeur des opérations, n'a fait que renforcer sa position de Dauphin ! Par ailleurs, lors du salon automobile de New York, Mark Fields a été largement mis en avant, gérant lui-même l'annonce de l'anniversaire des 50 ans de la Mustang. 

Mark Fields, 52 ans, est un produit 100% Ford. Il a intégré le groupe en 1989, gravissant tous les échelons depuis vingt-cinq ans. Dans les colonnes des journaux américains, les articles se révèlent globalement positifs à son sujet. On le présente comme un meneur d'hommes, et surtout, un "sauveur", puisqu'il a dirigé Ford North America lors de la crise.

Le constructeur s'en est d'ailleurs mieux sorti que ses homologues, n'ayant pas été mis sous tutelle de l'Etat. Les finances ont tout de même été mises à rude épreuve, Ford ayant stoppé la distribution de dividendes en 2006, pour repartir sur 2012. En parallèle, Mark Fields a retravaillé l'image du groupe et la culture d'entreprise. Un exercice complexe, puisque Ford a dû fermer seize usines et licencier 39000 employés pour redimensionner ses outils de production. En 2012, en prenant ses fonctions de directeur des opérations, il a d'ailleurs dû à nouveau ajuster la production et le nombre de sites de la marque, notamment en Europe, où le groupe veut renouer avec le profit.