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Constructeurs

Ford à la relance du Flexfuel

Publié le 18 février 2019

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Le réseau de distribution français de Ford a pris connaissance la semaine passée de la grille tarifaire de la version flexfuel du Kuga. Elle arrivera en concession en juin 2019, avec dans ses bagages, l'espoir de lancer enfin cette motorisation.

 

Effacer l'échec de 2008. La version flexfuel du Kuga qui débarquera en juin prochain dans les concessions Ford aura une tâche ardue, celle de faire oublier les résultats décevants qui ont conduit, il y a dix ans à retirer l'offre du catalogue dans notre pays. Ford a annoncé, ce 18 février 2019 que les commandes avaient été ouvertes chez les distributeurs et que les livraisons débuteront à la période estivale.

 

Le prix d'appel a été fixé à 29 100 euros, sur la finition Titanium. En location longue durée, les clients débourseront 299 euros par mois. Les professionnels souscrivant un contrat de 60 mois ou 60 000 km et les particuliers, un engagement de 48 mois ou 40 000 km. Dans tous les cas, Ford facture l'évolution du produit à peine 100 euros de plus que l'équivalent frappé du label Ecoboost. "Les concessionnaires ont réclamé cette version flexfuel, argue Louis-Carl Vignon, le président de Ford France. Ils notent une demande croissante de la part des clients qui recherchent des alternatives économiques au diesel". Il n'est cependant pas en mesure de se projeter sur les prévisions de ventes, aussi bien en volume qu'en mix.

 

Pour Louis-Carl Vignon, les perspectives sont bonnes. Tout du moins, meilleures que celles de 2006 quand Ford lançait une gamme complète. La raison tient à la nouvelle considération du diesel. Les loueurs ont recalculé à la baisse de "4 à 5 points", la valeur résiduelle des véhicules roulant au gazole. Le flexfuel revendique donc une valeur résiduelle stable comme celle des moteurs essence, tout en profitant de la fiscalité du diesel, à savoir une déductibilité de TVA à hauteur de 80 %. "Le meilleur des deux mondes", soutient le président de Ford France. Chez les particuliers, le superéthanol E85 trouvera un intérêt économique, grâce à son carburant moins impacté par la TICPE qui se place en moyenne à 0,70 euros/litre à la pompe.

 

Ford a le champ libre pour tirer profit du carburant agricole. Orphelin de la Volkswagen Golf Multifuel depuis l'automne dernier, le marché français retrouve ainsi une proposition d'un constructeur, alors que le segment était occupé par les fournisseurs de boitiers homologués. La filiale française a retenu le Kuga car en fin de vie, le SUV souffre d'un niveau d'émission de CO2 qui le décale par rapport au marché. Plus modernes, les autres modèles de la famille américaine s'en sortent mieux. En version flexfuel, le 1,5 l de 150 ch associé à une transmission 4x2 crache 94 g de CO2/km en boite de vitesse manuelle et 122 g/km en automatique. Le résultat des tests se font attendre quant au niveau de surconsommation par rapport à l'Ecoboost.

 

Les Français se montrent ouverts

 

Le Kuga flexfuel se lance sur un terreau fertile. A en croire une étude menée par Ford et Yougov à l'occasion de la commercialisation du produit, il apparait que les Français lui ouvriront la porte, une fois informés. Après avoir été éclairé sur le Superéthanol E85, 77 % des récents sondés ont manifesté une volonté de soutenir son essor sur le territoire et 72 % d'entre eux souhaitent voir d'autre constructeurs emboiter le pas à Ford. Si au départ de l'enquête, ils étaient 49 % à déclarer ne pas réellement savoir ce que représente cette appellation, ils étaient à la fin 43 % à le considérer comme solution pour une mobilité plus éco-responsable, soit 10 points de plus que l'hybride. Avec 16 %, l'électrique égale l'essence, tandis que le diesel ferme la marche, à 10 %, soit autant que l'idée de renoncer à son véhicule ou celle d'adopter les transports en commun. 27 % des sondés envisagent à ce jour de limiter leurs mouvements.

 

Le 29 janvier dernier, le baromètre Bioéthanol Data rapportait que la consommation du carburant à la pompe a augmenté de 55 % en 2018, pour s’établir à 182,5 millions de litres, contre 117,9 millions un an auparavant. Durant le dernier exercice, 133 stations ont été ouvertes portant le total à 1 106 points dans l’Hexagone. On estime à ce jour que 32 500 véhicules ont été équipés de boitiers homologués permettant d'injecter de l'E85 dans le réservoir.

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