Les Français consomment plus de superéthanol-E85
Il était temps. Les Français se montrent désormais plus enclin à alimenter leurs véhicules en superéthanol-E85, à en croire les chiffres publiés par la filière française du bioéthanol. Il apparait que la consommation à la pompe a augmenté de 55 % en 2018, pour s’établir à 182,5 millions de litres, contre 117,9 millions un an auparavant.
Dans le même temps, le SP95-E10 a rencontré un succès équivalent, dans les stations-service. Entre décembre 2017 et décembre 2018, sa part de marché dans le segment des carburants essence est passée de 43 % à 47 %, toujours d’après le nouveau baromètre trimestriel Bioéthanol Data. Le SP95 classique revendique une pénétration de 30 %, contre 21 % pour le SP98. Le superéthanol-E85 s’arroge 2 % des volumes d’essence injectés dans les réservoirs des véhicules.
Un réseau qui se densifie
Il faut dire que le maillage s’affine. En comparaison aux chiffres arrêtés en décembre 2017, il y a 133 stations-service supplémentaires qui distribuent de l’E85, à 1 106 points dans l’Hexagone, et 377 de plus qui ont investi dans des pompes de SP95-E10, soit 6 228 au total. Les représentants de la filière bioéthanol précisent que ce sont donc 66 % des quelque 10 500 stations distribuant plus de 500 m3 de produits pétroliers par an qui proposent désormais ce dernier combustible.
Le bioéthanol et le superéthanol profitent d’un alignement des planètes. D'abord, il y a celle des immatriculations de véhicules neufs. Le croisement des courbes de parts de marché entre les moteurs diesel et essence (35,8 % contre 55,8 %) conjugué à un taux de compatibilité avec l’E10 de 98 % du dernier millésime encouragent les conducteurs à s’y intéresser. A cela s’ajoute ensuite un réseau de distribution plus dense et surtout un prix facial devenu compétitif.
40 000 installations de boitiers E85 en 2019
En effet, selon les relevés de prix du carburant (par litre) du site gouvernemental officiel, le SP95-E10 est capable de s’afficher 0,8 centime d’euros moins cher que le gazole et 4,2 centimes d’euros de moins que le SP95. Pondéré par la surconsommation de 1 % des carburants bioéthanol, le gain peut être de 1,4 centime par litre.
Enfin, pour terminer avec l’alignent des facteurs favorables, il faut souligner les conséquences de l’évolution législative. L'arrêté du 15 décembre 2017, relatif à l’encadrement des homologations, a permis de mettre en place des procédures d’installation des boitiers rendant les moteurs compatibles avec le supertéhanol-E85. On estime à ce jour que 32 500 véhicules ont été dotés de cet équipement et que 30 000 à 40 000 de plus doivent gonfler les rangs en 2019. Ils s’additionneront avec 70 000 véhicules compatibles d’origine en circulation en France.
Le retour des flexfuel en concessions
Parlant du catalogue, des annonces vont être faites par des constructeurs. Si aujourd’hui, il n’y a rien en concession, en France, cette dynamique positive invite ces derniers à revenir sur la scène. “Nous savons qu’un véhicule va être présenté dans quelques jours avec pour caractéristique de fonctionner aussi au superéthanol-E85”, rapportent les porte-paroles de la filière. Une question de patience.
Les objectifs de 2019 sont fixés. Pour l’E10 comme pour l’E85, il s’agit d’accélérer le déploiement des réseaux respectifs, en ouvrant 300 stations de plus au cours de l’exercice. Le SP95-E10 doit ainsi dépasser la barre des 50 % de pénétration dans les ventes de carburant essence. Quant à l’E85, il doit étendre encore sa couverture des homologations. Il faudra aussi que la filière parvienne à imposer un statut plus fort au cœur de la Loi d’orientation des mobilités (LOM). Rappelons que les carburants alternatifs vont jouer un rôle dans l’atteinte des ambitions européennes en matière d’émission de gaz polluants.
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