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Constructeurs

Fiat - “Ouvrir la gamme 500 à une clientèle plus masculine”

Publié le 28 octobre 2014

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
La 500X est enfin là ! De quoi redonner le sourire au patron monde de la marque Fiat qui compte bien jouer les trouble-fête sur un segment devenu essentiel.
Olivier François, directeur monde de la marque Fiat.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Sans faire injure à vos modèles Cross ou Trekking, avec l’arrivée de la 500X vous entrez enfin de plain-pied sur le segment porteur des SUV.
OLIVIER FRANÇOIS.
Je définirais davantage la 500X comme un crossover, même s’il est clair qu’elle a des capacités tout terrain compte tenu de sa filiation technique avec la Jeep Renegade. La 500X a une approche plus urbaine, extrêmement populaire aujourd’hui sur ce segment, avec notamment les Nissan Juke ou Mini Countryman. Toutefois, au regard de ses capacités réelles et afin de répondre à toutes les aspirations, une partie de la gamme laissera transpirer ce côté baroudeur quand une autre privilégiera l’approche plus urbaine que je viens d’évoquer.

JA. Quelles sont vos ambitions avec ce nouveau modèle ?
OF.
Au sujet des ambitions commerciales, je peux simplement vous dire que la 500 représente 16 % du segment A en Europe et qu’elle en est le leader, devant la Panda, les Twingo, C1, 107, etc. Ensuite, si l’on regarde le segment des minispaces, la 500L est aussi le leader européen. Donc, concernant les volumes de la 500X, nous espérons être dans les leaders du segment. Une position qui nous permettrait d’atteindre des volumes importants, à l’image de nos concurrents, comme Nissan qui a écoulé jusqu’à 100 000 Juke. Nous débarquons ainsi sur un marché certes jeune, mais de plus en plus concurrentiel, qui augmente de 65 % par an.

JA. Groupe FCA oblige, l’avenir de cette 500X va également s’écrire aux Etats-Unis. Quel est le potentiel d’un tel produit là-bas ?
OF.
Effectivement, les Etats-Unis seront un marché très important, à l’image de l’Europe. Je peux simplement vous dire que, cette année, nous allons vendre 60 000 Fiat 500 dans ce pays, ce sera d’ailleurs notre meilleure année, et que la 500X y a encore plus de potentiel.

JA. Comment allez-vous gérer la cohabitation entre la 500X et le Renegade ?
OF.
Ces deux produits s’adressent à des clients différents. Comme je vous le disais, là où la 500X va davantage cultiver son image de crossover avec l’esprit fashion et élégant d’une 500, le Renegade joue clairement la carte Jeep®, plus tournée vers les SUV et une image de baroudeur tout-terrain. Cela étant, la 500X devrait toutefois nous ouvrir les portes d’un marché masculin jusqu’ici très peu représenté dans les ventes de 500.

JA. A peine la 500X dévoilée qu’il se murmure déjà qu’une version plus longue pourrait faire son apparition. Ce modèle X est-il le premier d’une famille ?
OF.
Cela pourrait arriver rapidement, mais la décision n’est pas encore prise. Nous pouvons effectivement imaginer des versions plus grandes ou plus petites, mais on peut aussi imaginer que le marché est saturé de 500 et qu’il ne faut pas risquer d’écorner son image où de diluer son ADN. La 500 est une icône, il faut la traiter avec respect. Je pense que nous pourrions continuer à décliner cet esprit 500 mais, avant de le faire, je veux être sûr de ne pas tuer la poule aux œufs d’or.

JA. Par ailleurs, il faudra bien un jour vous pencher sur le cas de la Punto. Est-ce votre prochain gros chantier ?
OF.
En effet, la Punto, dans notre gamme fonctionnelle, sera sans doute notre prochain gros chantier. Il y aura sûrement d’autres nouveautés avant elle, mais proposer une Fiat sur le segment B est évidemment stratégique. Le plus stratégique étant d’avoir une Fiat profitable dans le segment B ! Pour l’heure, vu le marché européen et notamment français où c’est la grande braderie sur les segments A et B, il paraît plus judicieux de proposer la Punto actuelle, fiable et éprouvée, à des tarifs agressifs et très intéressants pour les clients. D’ailleurs, 180 000 clients nous ont encore suivis cette année, ce qui porte à 8 millions le nombre de Punto sur les routes européennes. Cela étant, il faut regarder au-delà et, effectivement, nous nous devons de leur proposer un nouveau modèle, mais à un prix compétitif.

JA. En quoi l’équation de la Punto est-elle plus difficile à résoudre que celle de la 500X ?
OF.
Primo, en plus de l’avoir développée avec la Jeep Renegade et de la fabriquer ensemble dans l’usine de Melfi, en Italie, la 500X est un produit global. Il est plus facile de vendre à travers le monde un produit haut de gamme fashion italien qu’un véhicule fonctionnel à marge plus réduite. Deuxièmement, la 500 nous a prouvé qu’elle permettait de conserver un niveau de prix élevé, en minimisant les remises, ce qui est meilleur pour les marges. Enfin, le design intemporel de la 500 est un atout considérable dans la gestion du modèle tout au long de son cycle de vie. La gamme fonctionnelle offre quant à elle un aspect volumes important qu’il ne faut pas négliger. Mais j’espère que nous en reparlerons bientôt.
 

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