Essai Audi RS e-tron GT Performance : catapulte électrique
Avec l'annonce de la bascule vers l'électrique, l'avenir des modèles les plus sportifs d'Audi, mais aussi de ses concurrents allemands, suscitaient des interrogations. Mais aujourd'hui, le futur du label Audi Sport s'éclaire.
Cela étant, durant cette période de transition, les ventes ont baissé mais ne se sont pas effondrées. Paradoxalement, ce sont les modèles S qui ont davantage souffert que les RS avec l'augmentation des malus. De 1 748 exemplaires en 2020, Audi Sport totalisait encore 1 381 unités fin 2023, avec une montée en puissance des modèles électriques qui représentaient 58 % des livraisons.
Une tendance qui s'est poursuivie en 2024, dans les 80 points de vente Audi Sport en France, puisque les véhicules à batteries, tels les e-tron GT ou encore le SQ6 e-tron, devraient truster 80 % du mix. Puis aujourd'hui, en 2025, il faudra ajouter la berline S6 e-tron. Mais le thermique n'a pas dit son dernier mot. Enfin, le thermique électrifié.
Pas seulement électrique
Dans ce contexte, la gamme e-tron GT, qui peut afficher jusqu'à 609 km d'autonomie, évolue pour encore plus de sportivité et d'exclusivité, avec notamment la version RS e-tron GT Performance qui vient coiffer la gamme avec ses 925 ch et 1 027 Nm de couple.
Une véritable catapulte. Les accélérations (le 0 à 100 km/h est abattu en 2,5 s) et les relances sont impressionnantes et même le freinage surprend malgré près de 2,4 t sur la balance. La suspension active vient parfaire le comportement encore une fois surprenant. Même sur circuit comme durant notre prise en main sur le tracé du pôle mécanique d'Alès (30).
Cette berline très énervée cache une batterie de 97 kWh et accepte jusqu'à 320 kW en recharge rapide. Elle permet de passer de 20 à 80 % en 18 minutes. De quoi relancer les ventes du modèle qui n'a totalisé que 175 immatriculations en 2024 (-50,7 %) alors que sa cousine technique, la Porsche Taycan, a atteint 366 unités (-38,2 %). Mais cela se fera au prix fort, car la gamme débute à 128 250 euros pour la S e-tron GT, pour culminer à 175 350 euros pour la RS e-tron GT Performance.
Avec ces RS à l'heure électrique, Audi va toutefois ajouter un deuxième pilier avec l'hybridation rechargeable dédiée à la performance. En effet, il est plus que vraisemblable qu'une RS5 PHEV sera bientôt une réalité, à l'image de la dernière BMW M5 qui affiche 727 ch avec son hybridation rechargeable.
En attendant les RS PHEV
En attendant cette RS5 d'un nouveau genre qui s'inscrit comme la descendante de la fameuse RS4, la toute nouvelle S5 pose les bases de ce futur. Ce modèle repose sur la plateforme PPC (premium platform combustion), une évolution de la MLB, et cache un V6 essence de 3 litres de cylindrée micro-hybridé en 48 V avec un petit moteur en sortie de boîte (24 ch) et une batterie de 1,7 kWh.
De quoi assurer quelques manœuvres d'arrachage en électrique, mais surtout venir aider le moteur thermique pour réduire la consommation. Audi annonce de 7,6 à 8 aux 100 km en cycle mixte, soit de 171 à 182 g/km de CO2, avec cette technologie baptisée MHEV Plus. Le modèle développe tout de même 367 chevaux et offre un couple de 550 Nm. De quoi réaliser le 0 à 100 km/h en 4,5 s malgré ses deux tonnes sur la balance.
En revanche, avec cette redéfinition des labels S et RS, certains modèles devenus iconiques vivent leurs dernières heures. La R8 ou le TT ont déjà disparu du catalogue. C'est aussi la dernière fois que le fameux 5 cylindres de 400 ch anime la RS3 qui s'offre d'ailleurs une dernière mise à jour.
De la même manière, le gargantuesque SUV RSQ8, avec son V8 de 640 ch, apparaîtra bientôt comme une exception. La RS6, qui deviendra la RS7 avec la nouvelle nomenclature Audi, devra aussi se réinventer. Une page se tourne.
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