Entretien avec Norbert Detoux, président de Solutrans : "Nous sommes le Salon de toutes les solutions transport"
...Au-delà de la carrosserie industrielle et du véhicule industriel, c'est toute la filière qui se regroupe à Lyon pour cette 9e édition de Solutrans qui se déroulera, cette année, du 5 au 9 avril. Echos.
Journal de l'Automobile. Comment expliquez-vous que l'édition 2005 de Solutrans se présente aussi bien ?
Norbert Detoux. Au fil du temps, le Salon européen de la carrosserie industrielle et du transport s'est inscrit, dans l'esprit des professionnels, comme un rendez-vous important pour la profession, puis de plus en plus important, jusqu'à devenir un événement incontournable. Au cours des éditions précédentes, nous avions amorcé l'évolution de notre Salon vers une ouverture à l'ensemble des métiers de la filière. Cette année, nous l'avons affirmée clairement, et nous avons mis en place tous les moyens pour le prouver. Un langage clair, ambitieux et volontaire est toujours bien compris et bien reçu. La réponse est tout aussi claire : 40 000 m2 de stands, 700 exposants de 26 pays, tous les constructeurs (VI ou VUL), les plus grands constructeurs-carrossiers et équipementiers européens, les services de logistique, le matériel de manutention, toutes les fédérations de transporteurs et les organismes de formation. Voilà ! C'est sans bavure !
JA. Quelles sont les limites que vous fixez ?
ND. Nos ambitions sont grandes, bien sûr, et nous sommes en cela encouragés par les résultats, déjà visibles, de nos efforts d'ouverture. Je suis convaincu que notre réflexion stratégique d'ouverture était la bonne, et que nous avons fait les bons choix. Nos seules limites sont celles que nous nous sommes toujours fixées : en aucun cas ne faire de choix qui risqueraient de porter un quelconque préjudice à des Salons proches ou à la frontière du nôtre.
JA. Est-ce que les exposants en peinture existent ? Sinon, pourquoi ?
ND. D'abord, les fabricants de peinture aujourd'hui sont très peu nombreux. Ensuite, ils sont "mondialisés". Ils sont devenus sur le marché en quelque sorte incontournables pour tous les constructeurs et carrossiers (et pas seulement dans le VI ou le VUL). C'est un passage obligé ! Tous leurs clients, et clients potentiels, les connaissent. Dès lors, pour eux pourquoi aller à un Salon ? Cette question se pose d'ailleurs pour tous les Salons. Bien sûr, si un jour leur stratégie "marché" s'accompagnait d'une stratégie "image de marque" ou "marketing", peut-être reviendraient-ils, et pourquoi pas groupés ? Je serais très heureux, alors, de leur faire une place à Solutrans, aux côtés de leurs clients…
JA. Comment s'inscrit l'internationalisation du Salon dans votre stratégie ?
ND. L'internationalisation est partie intégrante de notre stratégie de développement. D'ailleurs comment pourrait-on penser aujourd'hui le développement d'un Salon sans l'inscrire dans une perspective internationale ? Dès l'origine de Solutrans, nous avons opté pour une concurrence des carrossiers étrangers.
JA. Pensez-vous que Solutrans est "duplicable" dans un autre pays, y songez-vous, testez-vous cette possibilité par l'ouverture à d'autres pays ?
ND. Que Solutrans soit "duplicable" dans un autre pays, je pense que oui. Cependant, il est encore trop tôt pour y songer. Nous n'avons pas encore atteint un niveau suffisant pour pouvoir envisager sérieusement une telle ouverture. Nous avons encore du travail à effectuer… Mais cependant l'hypothèse existe bel et bien…
JA. Comment expliquez-vous la venue des fédérations de transporteurs sur le Salon ? Quel est a été votre argument décisif ?
ND. Les transporteurs sont nos clients, les clients de nos exposants. Je vous l'ai dit : d'une part, l'ensemble de la filière est présente sur le Salon, d'autre part, nous sommes le Salon de "toutes les solutions transport". Dans ces conditions, les fédérations de transporteurs ont toute leur place au sein de Solutrans. Elles y trouveront un lieu d'expression en même temps qu'un carrefour de rencontres, au centre où l'homme professionnel doit pouvoir trouver les réponses aux multiples questions qu'il se pose dans ce vaste espace européen du transport de marchandises. C'est d'ailleurs pour ces mêmes raisons que j'ai souhaité recevoir largement les organismes de formation. Au sein d'un "village", situé sous le dôme d'Eurexpo, fédérations et organismes de formations recevront professionnels et jeunes en quête d'un avenir, et contribueront par leur présence active à valoriser l'ensemble des métiers de la filière.
JA. Vous accordez beaucoup de place à la formation : pensez-vous que les "patrons" vont s'engager dans une voie qui les conduirait à augmenter leur personnel ? (nota : le pôle formation de la précédente édition était très décevant)
ND. "Augmenter leur personnel", cela est évidemment lié à un très large contexte économique, et ce n'est pas à moi de me prononcer. Ce que je peux dire, cependant, c'est que, d'une part, les constructeurs-carrossiers (pour ne citer qu'eux) connaîtront dans les cinq années à venir un renouvellement de 30 % de leur personnel et que, d'autre part, le personnel devra désormais être parfaitement formé afin d'être adapté à des méthodes et des techniques de plus en plus modernes et sophistiquées. Il devra avoir une excellente formation initiale, quel que soit le métier de la filière transport qu'il choisit ; mais il devra également être formé tout au long de sa carrière. Sans dévoiler de secret, je pense que c'est là le message qui sera passé sur Solutrans par l'ensemble des institutionnels qui résideront dans le "village". Pour ce faire, nous mettrons de nombreux moyens à leur disposition, à commencer par un plateau de télévision.
JA. Quels sont les métiers, les carrières qui vont s'offrir aux jeunes, quels sont les conseils que vous leur donneriez pour leur choix de carrière et aussi de vie ?
ND. Les carrières et métiers qui s'offrent aux jeunes dans ce secteur sont nombreux. Ils pourront, sur Solutrans, obtenir de nombreux renseignements et détails, c'est pourquoi je ne citerai que quelques grandes directions, qui correspondent en quelque sorte aux grandes étapes de la vie du véhicule : conception & méthodes, fabrication, aménagement, vente, gestion, maintenance et, bien entendu, utilisation, avec la conduite et la logistique. A l'intérieur de ces grandes "étapes", ils pourront trouver une vraie diversité de métiers.
JA. Pensez-vous que la formation initiale et/ou les organismes de formation sont suffisants aujourd'hui pour répondre à la demande ?
Et en corollaire, ne faudrait-il pas leur donner des cours de langue pour profiter des développements à l'étranger ?
ND. Je n'ai pas une réponse tranchée et absolue à votre question. Cependant, je crois pouvoir dire qu'il existe des écoles de formation initiale (dont je ne citerai pas ici les noms afin de ne pas faire de publicité, mais que les jeunes rencontreront s'ils viennent à Solutrans), qui sont en mesure de former les jeunes à tous les métiers de la filière. Et de nombreux organismes ont été créés, notamment par les branches professionnelles, pour apporter toutes les formations continues nécessaires à l'évolution harmonieuse des carrières du transport. Ces organismes seront également présents à Lyon. Quant aux cours de langue, il est bien évident qu'ils seront tout à fait indispensables à qui veut faire une belle carrière professionnelle dans le secteur, au sein d'une Europe élargie, s'inscrivant dans une économie mondialisée.
JA. Quel est l'avenir de Solutrans : élargissement, "franchise de la marque" sur le plan régional ou international, pendant VI à Equip'Auto ?
ND. L'avenir de Solutrans ? Je vous propose de laisser passer cette 8e édition. Venez nous voir, promenez-vous longuement dans les allées et sur les stands ; regardez et écoutez. Et si vous voulez bien, nous en reparlerons après…
Propos recueillis par Hervé Daigueperce
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