Entretien avec Jean-Marc Prince, directeur général de Skoda France
...de l'Automobile. Vous visiez 21 000 unités pour 2007. Avec plus de 18 300 immatriculations êtes-vous toutefois satisfait de votre année ?
Jean-Marc Prince. Pour nous 2007 reste une excellente année. Nous totalisons 18 362 immatriculations, mais si l'on prend en compte les ventes, alors nous atteignons 19 500 unités. Sur cette base, nous progressons de 16 % et si nous revenons aux immatriculations, la croissance est de 13 %. Un chiffre qui reste l'une des meilleures progressions du marché.
JA. Quels ont été les vecteurs de cette croissance ?
jmp. La nouvelle Fabia, lancée au printemps, a très bien démarré et continue d'enregistrer de bons résultats. Chaque mois nous avons réalisé 40 % de plus que la génération précédente, dès lors que nous avons eu la production suffisante. Ce retard de deux mois par rapport au plan initial, explique le fait que nous n'ayons pas réalisé les 21 000 unités attendues. Le Roomster s'est bien installé dans le segment des petits monospaces, où nous sommes 5e, derrière le Nissan Note. Une position synonyme de 3,5 % de parts de segment. Enfin, avec l'Octavia, nous nous étions fixés comme objectif d'être devant la Toyota Avensis. Nous y sommes parvenus.
JA. La structure dédiée aux ventes entreprises que vous avez mise en place semble porter ses fruits ?
jmp. Nos ventes sur ce canal ont progressé de 40 %. C'est le résultat d'un travail de longue haleine. Depuis plusieurs années nous avons mis sur pied une vraie politique qui a conduit notamment à une augmentation progressive des valeurs résiduelles. Mais ces dernières ne se décrètent pas. Elles sont fixées par des organismes indépendants qui s'appuient sur la politique du constructeur dans divers domaines tels les loueurs courte durée ou le niveau de remise consenti. Nous suivons depuis trois ans cette stratégie sans doper de façon artificielle nos ventes. Un travail qui nous permet aujourd'hui de proposer des loyers longue durée en adéquation avec notre positionnement prix.
JA. Quel est votre objectif pour 2008 ?
jmp. Nous souhaitons atteindre 21 000 unités. Nous pourrons compter sur la Fabia berline en année pleine, mais aussi sur la Fabia Combi commercialisée cette semaine. Elle devrait représenter près d'un tiers des ventes du modèle. De plus, grâce à l'actualité produit, avec notamment le lancement de la Clio Break, ce segment sera plus dynamique. La Fabia Combi correspond parfaitement à la demande. Elle est très bien positionnée en prix, mais également en volume utile, qui est l'un des principaux critères d'achat. Toujours au chapitre produits, la nouvelle Superb sera également lancée cette année. Puis un autre élément va nous aider. En effet, nous avons d'ores et déjà planifié quatre campagnes publicitaires à la télévision. Un levier fort pour nous aider à changer l'image de la marque. Cette communication sera axée autour du plaisir de l'automobile sans toutefois oublier le reste. C'est-à-dire que sans rien sacrifier sur le produit, aussi bien sur les équipements que la qualité, le client Skoda va pouvoir, grâce à notre positionnement prix, également satisfaire d'autres envies.
JA. Un mot sur votre réseau. Correspond-t-il aujourd'hui à vos exigences ?
jmp. Aujourd'hui nous comptons 140 points de distribution et 200 points de réparation. Nous souhaitons augmenter le maillage, mais cela se fera en fonction des volumes pour préserver la rentabilité car nous voulons un réseau fort pour accompagner notre croissance. En 2008, nous souhaitons atteindre 150 points de distribution. Notre gros chantier demeure la région parisienne notamment à l'Ouest. Nous avons également un projet dans le 15e arrondissement en plus des deux sites déjà existants dans Paris. Cette démarche s'appuiera sur des investisseurs privés et non des filiales.
JA. Le travail de Volkswagen et Audi sur l'exclusivité de leur réseau a-t-il des conséquences sur le vôtre qui y est souvent associé ?
jmp. Ces plans de développement n'ont pas d'impact sur nous. Même si 50 % de notre réseau est accolé à une autre marque du groupe, nous avons toujours veillé à avoir des showrooms totalement exclusifs, avec une surface d'exposition suffisamment grande et autant que faire ce peu une force de vente dédiée. Alors, le fait qu'aujourd'hui Audi veuille encore plus d'exclusivité va peut-être faire naître des opportunités pour nous. Mais comme je l'ai déjà souligné, cela se fera dans un souci de rentabilité et si nous n'avons pas de représentation dans la zone concernée.
JA. Quels pourraient être les effets du Grenelle sur votre activité ?
jmp. La majorité de nos véhicules bénéficient de bonus. Il faut y voir une opportunité. Cependant, pour l'heure, il y a eu beaucoup d'effets d'annonces et peu de concret. Il y a encore de nombreuses questions en suspens notamment sur la gestion administrative de ces bonus.
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