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Constructeurs

Donald Trump poursuit sa croisade contre les véhicules électriques

Publié le 24 mai 2025

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Le Sénat américain, à majorité républicaine, vient de voter un texte pour empêcher la Californie d'interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2035. Une bataille juridique va s'ouvrir avec, en toile de fond, l'avenir des voitures électriques aux États-Unis.
Véhicules électriques Californie
Alors que Joe Biden avait engagé des politiques favorables aux véhicules électriques, Donald Trump fait l'inverse et veut même brider la Californie qui reste l'État américain où il y a le plus de modèles à batterie. ©Mercedes-Benz

Le réchauffement climatique n'est vraiment pas la priorité de Donald Trump. En plus de promouvoir à nouveau l'extraction de pétrole, le président des États-Unis poursuit sa croisade contre les véhicules électriques.

 

Dernier épisode en date, le Sénat américain a voté une résolution pour empêcher la Californie d'interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035, ouvrant ainsi la voie à une bataille judiciaire capable de façonner l'industrie des voitures électriques aux États-Unis.

 

Sous l'impulsion du gouverneur démocrate Gavin Newsom, le parlement de Californie avait légiféré en 2022 pour imposer que tous les véhicules neufs vendus dans cet État de l'Ouest américain soient à "zéro émission" polluante à partir de 2035.

 

Une ambition partagée par une dizaine d'autres États démocrates, mais contestée par le président Donald Trump et son Parti républicain qui dénoncent ce qu'ils estiment être un diktat pour l'ensemble des États-Unis.

 

"Gavin Newsom n'a pas le pouvoir de bousiller les 49 autres États", a dénoncé le sénateur républicain Mike Lee après le vote.

 

Baisse des prévisions de VE aux États-Unis

 

La Californie compte le plus grand nombre de voitures électriques du pays et bénéficie depuis plus d'un demi-siècle de dérogations qui lui permettent de fixer des normes environnementales plus strictes que la législation fédérale.

 

L'État le plus peuplé du pays a ainsi poussé de longue date les constructeurs automobiles à fabriquer des voitures respectant ses normes d'émissions et vendues partout aux États-Unis.

 

Le texte approuvé par les sénateurs, qui s'attaque au dispositif dérogatoire dont bénéficie la Californie, doit maintenant être promulgué par Donald Trump. Sa signature fait peu de doute : le milliardaire républicain, climatosceptique notoire, a fait campagne en 2024 sur sa volonté de forer du pétrole à tout-va. Il a aussi déjà abandonné l'objectif fixé par son prédécesseur démocrate Joe Biden de vendre 50 % de voitures électriques aux États-Unis d'ici 2030.

 

 

Depuis l'arrivée du républicain au pouvoir, les prévisions de ventes pour les véhicules électriques et PHEV ont été divisées par deux. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estimait la part des véhicules électrifiés à l'horizon 2030 à 40 %, elle n'est plus que de 20 % depuis l'arrivée du nouveau locataire de la Maison-Blanche.

 

La Californie va mener l'affaire devant la justice

 

Dans la foulée, les autorités californiennes ont annoncé leur intention de poursuivre l'administration Trump en justice dès que le président signera le texte.

 

"Nous avons une plainte bien conçue, nous sommes prêts à la déposer", a expliqué l'avocat général de Californie Rob Bonta, dénonçant une décision "illégale".

 

"Vous voulez que l'Amérique soit à nouveau plongée dans le brouillard ?", a accusé le gouverneur Gavin Newsom, en rappelant que l'exception accordée à son État datait des années 1970, lorsque Los Angeles était régulièrement nimbée d'un nuage de pollution.

 

"Je suppose que c'est ce que Trump préconise", a-t-il ajouté, en reprochant au président de "trahir" les générations futures.

 

Ne pas faire de cadeau à la Chine

 

Largement vu comme un potentiel candidat pour la présidentielle de 2028, le démocrate a dénoncé un cadeau fait à la Chine, qui pourrait en profiter pour asseoir sa domination sur le marché mondial des voitures électriques.

 

"Nous cédons notre leadership, et nous reculons d'un demi-siècle avec la technologie d'hier", a-t-il insisté, en rappelant que le constructeur américain "Tesla n'aurait tout simplement pas existé" sans les règles environnementales adoptées en Californie.

 

Le bras de fer judiciaire qu'il compte mener s'annonce technique. Pour remettre en cause l'exception californienne, les républicains ont utilisé une loi permettant au Congrès d'annuler une réglementation fédérale récemment adoptée par un vote à la majorité simple au lieu d'un seuil de 60 voix.

 

Ils sont ainsi allés à l'encontre de l'avis du Government Accountability Office – l'équivalent de la Cour des comptes en France –, qui estimait que les règles de la Californie, émises seulement pour cet État, ne constituent pas une réglementation nationale. La justice devra dire s'ils ont outrepassé leur pouvoir. (avec AFP)

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