Des résultats financiers globalement positifs pour les constructeurs
Pris dans leur globalité, les résultats financiers des 16 principaux constructeurs automobiles mondiaux au troisième trimestre 2019 sont encourageants. Leur chiffre d’affaires cumulé s’est établi à 419 milliards d’euros, un total en hausse de 3 % par rapport à la même période en 2018. EY, auteur de l’analyse, souligne qu’il s’agit du plus gros trimestre du secteur depuis 10 ans. Leur rentabilité a quant à elle augmenté de 0,6 point avec une marge EBIT (bénéfices avant intérêts et impôts) de 5,9 %, soit le deuxième trimestre le plus élevé sur les 10 dernières années.
Ces performances sont étonnantes à plus d’un titre dans la mesure où les constructeurs sont actuellement engagés dans un processus d’électrification nécessitant des investissements colossaux et se heurtent en prime à un ralentissement de la demande dans la plupart des régions. Une baisse des ventes de l’ordre de 2 % a d’ailleurs été identifiée par EY.
Jean-François Bélorgey, associé chez EY en charge du secteur de l’automobile, confirme que ces bons chiffres sont "inattendus" et qu’ils contrastent "avec les annonces et les inquiétudes du moment, inquiétudes qui sont largement fondées, malheureusement". Il complète son propos en faisant part de sa crainte "que cette embellie n’en soit qu’une et que le secteur n’ait encore à affronter des vents contraires assez sérieux, même si certains acteurs montrent une résilience assez impressionnante et notamment les plus gros d’entre eux".
Bonnes performances des constructeurs allemands
Un autre élément, mis en lumière par le spécialiste de l’audit du conseil, est la disparité de dynamique entre constructeurs. Parmi les 16 acteurs étudiés, 7 ont connu une augmentation de leur chiffre d’affaires, tandis que 8 ont vu celui-ci diminuer, un seul étant resté au même niveau. Ce sont les industriels allemands qui tirent leur épingle du jeu avec une augmentation de 9,3 % de leur chiffre d’affaires. Les constructeurs français affichent en revanche une baisse de 0,1 %, idem pour les japonais (-0,5 %) et les américains (-1,2 %). EY ajoute que PSA et Renault se classent respectivement en 11e et 13e positions sur le seul critère du CA. En termes de ventes, les marques d’outre-Rhin sont également seules au monde avec une hausse de 5 %. Dans le même temps, nos constructeurs nationaux ont vu leurs volumes diminuer de 4 %.
Il faut toutefois regarder plus loin trouver l’acteur ayant affiché les meilleurs ratios au cours du trimestre écoulé. Il s’agit en effet de Toyota qui se positionne dans le trio de tête du panel sur les quatre indicateurs suivis (chiffre d’affaires, résultats d’exploitation, ventes de véhicules et marge d’EBIT). Le constructeur japonais affiche notamment la marge la plus importante (8,7 %), devant BMW (8,6 %) et General Motors (7,7 %). EY précise que les résultats avant impôts des constructeurs français ne sont pas divulgués, la réglementation française n’en faisant pas la demande.
L’étude révèle enfin que 10 groupes ont vu leur capitalisation boursière augmenter par rapport à l’année précédente, parmi lesquels PSA (+20 %), Kia, Toyota, Volkswagen, Ford, General Motors, Honda, Fiat Chrysler, Daimler et Hyundai. "Renault est le constructeur automobile étudié connaissant la plus forte baisse, avec 23 % de capitalisation en moins", assure EY.
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