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Constructeurs

Denis Le Vot, Dacia : "Proposer un véhicule à moins de 20 000 euros nécessite d'être créatif"

Publié le 19 juin 2023

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Se préparer à lancer le Bigster en 2025 n'empêche pas Dacia de réfléchir aux autres propositions de mobilité pour le futur. Et notamment une offre dont le tarif serait inférieur à celui de la Spring, soit moins de 20 000 euros. Denis Le Vot, directeur général de Dacia, se donne deux ans pour décider d'un nouveau véhicule "essentiel".
Denis Le Vot-Dacia
Denis Le Vot, directeur général de Dacia, se donne deux ans pour décider d'une nouvelle offre de mobilité à moins de 20 000 euros.

En 2027, la gamme Dacia sera composée de sept modèles : les Spring, Sandero, Duster, Jogger, Bigster ainsi que deux autres véhicules positionnés sur le segment C, mais qui ne devraient pas suivre une silhouette de SUV.

 

Ces sept modèles permettront de couvrir environ 80 % de la demande sur le marché européen. Pour l'instant, investir pour couvrir les 20 % supplémentaires ne semble pas suffisamment rentable.

 

Pourtant il reste un espace disponible sur ce marché. "Nous n'avons jamais eu autant besoin de créativité qu'aujourd'hui et il est clair qu'il reste beaucoup d'espace entre une voiture à 7 500 euros et la Spring à 20 000 euros", fait remarquer Denis Le Vot, directeur général de la marque lors d'un échange avec la presse sur le site industriel de Mioveni en Roumanie. "C'est toute la question de la mobilité de demain".

 

La place dévolue aux voitures du segment A, quinze ans en arrière, n'a toujours pas trouvé de nouvel occupant. "Aujourd'hui avec l'évolution des normes, il n'est plus possible de réaliser des voitures à ce prix. Nous avons essayé de baisser l'investissement, avec la Spring, en nous basant sur notre écosystème en Chine. Il s'agit bien d'une optimisation industrielle pour baisser les coûts et proposer cette voiture à 20 000 euros. Mais si jamais nous devons revenir vers une offre à 15 000 euros, il va falloir faire des ruptures", poursuit le directeur général.

 

L'innovation pour baisser les prix

 

De fait, selon Xavier Martinet, directeur marketing, ventes et opérations de la marque, le coût toujours croissant des exigences réglementaires liées à la sécurité des occupants (GSR II) a déjà renchérit de près de 1 000 euros le prix des véhicules. Mais avec les normes Euro 7, le tarif pourrait grimper jusqu'à 2 000 euros de plus. Pour Dacia, le moment est arrivé d'être une nouvelle fois innovant.

 

D'autant que la Spring ne devrait plus pouvoir bénéficier du bonus automobile dans sa nouvelle version. Le gouvernement français souhaite en effet, conditionner son octroi aux émissions émises par les voitures lors de leur assemblage et lors de la production de la batterie. Une sorte de passeport carbone qui exclut de fait les modèles assemblés en Asie.

 

S'il est impossible financièrement de changer la localisation de la production au début du cycle de vie d'un véhicule. Rien ne l'empêche lors de son renouvellement. Même si pour Denis Le Vot, la valeur ajoutée d'une usine dans le prix d'un véhicule n'est que de 6 %, la position du patron de Dacia est claire : "Nous n'avons pas vocation à produire des voitures en Chine pour les vendre en Europe". Mais en même temps, ce dernier précise que "l’écosystème des fournisseurs est en Chine. À quoi bon assembler ici un véhicule avec des composants et surtout une batterie qui viennent d’Asie."

 

A lire aussi : Dacia récolte les fruits de son efficacité industrielle

 

Le choix de l'Asie s'est imposé naturellement pour cette première génération. Aucune offre de batterie n'était disponible sur le continent. Mais les stratégies pourraient changer avec le début de la production des gigafactory d'Envision ou encore de Verkor, associées au groupe Renault.

 

Que proposer pour 15 000 euros ?

 

La décision n'est pas encore prise et surtout Dacia se donne du temps. Les cycle de vie des voitures de la marque sont un peu différentes car le client Dacia garde sa voiture huit ans, soit plus longtemps que la moyenne du marché qui est de six ans.

 

Denis Le Vot se donne deux ans pour décider : "Deux ans de réflexion, c'est un grand luxe dans l'automobile. La seule chose qui importe pour Dacia est de répondre à cette question : Quel est l'essentiel ? Que pouvons nous proposer pour 15 000 euros ou même en-dessous ? C'est le moment d'être créatifs !"

 

Dacia espère pouvoir répondre à cette question grâce l'innovation. Et pourquoi pas travailler sur une mise en série de batteries électriques qui pourraient être ajoutées ou retirées en fonction des besoins des clients. Pas question de se lancer dans une offre avec une autonomie de 500 kilomètres et une recharge qui peut se faire en 20 minutes quand le client européen parcourt en moyenne 31 km par jour à la vitesse de 26 km/heure.

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