Citroën s'attaque au marché indien
Le marché indien attise de nombreuses convoitises, mais jusqu'ici rares sont les constructeurs occidentaux à y avoir réussi. Stellantis veut y trouver une place et ce sera la mission de Citroën qui va y lancer, le 7 avril 2021, son SUV C5 Aircross. Ensuite, d'ici 2025, la marque aux chevrons lancera un modèle par an.
"Nous lançons ce véhicule dans un segment plutôt haut de gamme (...) qui symbolise le savoir-faire de Citroën en matière de confort et de bien-être", a déclaré Roland Bouchara, patron des activités commerciales de Citroën en Inde. Il sera assemblé dans les deux usines, l'une à Thiruvallur, près de Chennai, et l'autre à Hosur, près de Pune. Les chiffres des pré-commandes "sont très bons", a-t-il déclaré, sans les dévoiler. Il a également préféré garder le prix de vente secret jusqu'au lancement.
Un taux de localisation de 95 %
"Nous allons ensuite nous efforcer de lancer un véhicule par an dans les quatre prochaines années pour commencer, et dans le cadre de notre chaîne industrielle baptisée C-Cube à Thiruvallur, développée et conceptualisée entièrement en Inde", a ajouté le dirigeant. "Ces nouveaux modèles seront situés dans des segments à plus gros volumes" que celui des SUV qui représentent aujourd'hui environ 20 à 21 % du marché indien. Toutes les pièces proviendront de l'Inde, "à un taux de localisation supérieur à 95 %", a-t-il souligné. A la fin 2020, la marque Citroën comptait au total 1 000 emplois directs dans le pays. Le capital investi pour cette "première tranche" qui court sur les quatre prochaines années s'élève au total à 238 millions d'euros.
L'Inde, avec une population de plus de 1,3 milliard d'habitants, est un immense marché mais reste relativement modeste pour le secteur automobile, avec 3 millions de véhicules vendus chaque année, si on le compare aux 24 millions d'unités vendues par an en Chine. "C'est toutefois un marché supérieur comparativement aux marchés européens ; on prévoit que, de façon organique, il devrait progresser à 5 millions d'unités d'ici cinq ans", explique Roland Bouchara, pour qui "Citroën est en Inde car l'Inde va devenir un des marchés majeurs mondiaux". La stratégie marketing de la marque s'appuie sur un réseau "phygital" grâce auquel le processus d'achat peut être intégralement accompli en ligne mais aussi dans les premières "Maisons Citroën" d'ores et déjà établies dans dix villes du pays.
Trouver la bonne formule
Le potentiel du marché indien fait rêver mais peu de constructeurs ont trouvé la bonne formule. Volkswagen s'y est cassé les dents et a confié le développement du business local et des produits à Skoda qui vient d'ailleurs de présenter le Kushaq, un SUV dédié à ce marché. Le géant Toyota s'est allié à Suzuki qui détient la moitié du marché avec sa filiale Suzuki-Maruti. Renault, qui a longtemps cherché, semble avoir trouvé la clef avec les Kwid, Triber et Kiger. Ainsi, en 2020, la marque au losange a vendu 80 518 véhicules (-9,4 %), s'adjugeant ainsi une part de marché de 2,82 %. Le marché indien a totalisé 2 858 000 VP et VUL en 2020, affichant une chute de 18,8 %.
En 2020, le groupe PSA a vendu 32 752 unités (-6,6 %) dans la zone Inde-Asie Pacifique, dont 23 849 unités pour Peugeot (-8,2 %), 7 209 pour Citroën (-4,2 %), 1 312 pour DS (-0,4 %) et 382 pour Opel (+54 %). Il y a effectivement de la place pour la croissance.
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