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Carlos Ghosn tacle les autorités françaises

Publié le 13 juillet 2020

Par Christophe Jaussaud
2 min de lecture
Alors que Carlos Ghosn promet de faire toute la lumière sur l'affaire dans un livre à paraître en fin d'année, en attendant, il s'en prend aux autorités françaises. Pour lui, l'Etat l'a abandonné quelques semaines après son arrestation.
Carlos Ghosn interviewé le samedi 11 juillet sur la chaîne saoudienne Al-Arabiya.

 

Carlos Ghosn n'avait plus repris la parole depuis le 8 janvier 2020 et la conférence de presse organisée à Beyrouth. L'ex-patron de l'Alliance s'est exprimé cette semaine, lors d'une interview de 35 minutes à la chaîne saoudienne Al-Arabiya. Il a accusé les autorités françaises de l'avoir "abandonné" peu après son arrestation au Japon en novembre 2018.

 

"Ils (l'Etat français) m'ont soutenu pendant les deux, trois premières semaines, voire le premier mois", après l'arrestation, a-t-il expliqué. "Ils m'ont (ensuite) abandonné (…) Ils m'ont apporté le genre de soutien qu'ils apporteraient au citoyen français moyen, et encore moins", a-t-il ajouté.

 

"Une personnalité politique française m'a dit : "si j'avais été président, je vous aurais fait sortir en 24 heures". Et l'ambassadeur américain au Japon a affirmé à l'ambassadeur de France que si j'avais été dirigeant d'une entreprise américaine, j'aurais été libéré en 24 heures", a confié Carlos Ghosn, qui vit à Beyrouth depuis sa fuite du Japon.

 

Par ailleurs, il s'est insurgé contre le retard pris par Tokyo dans l'envoi de son dossier judiciaire aux autorités libanaises. En janvier 2020, Beyrouth avait réclamé le transfert de ce dossier en vue d'un procès au Liban, opposant ainsi une fin de non-recevoir à son extradition réclamée par Tokyo. "Cela fait six mois et ils n'ont toujours pas envoyé le dossier. Pourquoi ne l'ont-ils toujours pas fait ?", s'est interrogé Carlos Ghosn.

 

Au sujet de sa fuite, Carlos Ghosn, âgé de 66 ans, a indiqué avoir lui-même "élaboré" son plan d'évasion grâce à un "système" de communication qu'il avait établi avec le monde extérieur, sans donner plus de détails. A l'époque, il était en liberté sous caution, avec interdiction de quitter le Japon, quand il a été exfiltré de l'archipel. Vendredi 10 juillet, un tribunal d'Istanbul a commencé à juger sept ressortissants turcs accusés d'avoir aidé l'ancien dirigeant dans sa fuite. Selon l'acte d'accusation, Carlos Ghosn était dissimulé pendant le trajet dans un volumineux caisson pour instrument de musique dans lequel des trous avaient été percés afin de permettre au fugitif de respirer.

 

"Toutes les accusations à mon égard sont "fausses", et je le montrerai dans mon livre qui sera publié avant la fin de l'année. Je répondrai à toutes les accusations avec des documents et des témoins" à l'appui, a-t-il conclu. (avec AFP)


 

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