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Constructeurs

BYD ciblé par une plainte pour esclavage moderne au Brésil

Publié le 30 mai 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
L’Etat brésilien de Bahia a déposé plainte contre BYD et deux de ses fournisseurs pour "trafic international d'êtres humains". Selon un document, sur le chantier d’une usine du constructeur chinois, 220 ouvriers aurait travaillé dans des "conditions semblables à de l'esclavage".
BYD Brésil
BYD est la cible d'une plainte déposée par le Ministère public du Travail de l'état brésilien de Bahia ©Adobe Stock / rafaelnlins

Des ouvriers surveillés par des gardes armés, logés dans des logements insalubres, sans matelas, forcés de se lever à 4h du matin. Le géant chinois du véhicule électrique BYD est visé par une plainte déposée par le Ministère public du Travail (MPT) de l'État de Bahia au Brésil selon l'AFP.

 

Une procédure lancée suite à des inspections ayant permis de "secourir" 220 ouvriers chinois travaillant dans des "conditions semblables à de l'esclavage" dans le chantier de construction d'une usine de BYD en décembre 2024. 

 

Le chantier en question est situé à Camaçari, à environ 50 km de Salvador, capitale de Bahia. BYD y construit sa plus grande usine de voitures électriques en dehors de l'Asie, qui doit être inaugurée le 26 juin. Le MPT réclame près de 40 millions d'euros pour dommages moraux collectifs, ainsi que des indemnisations individuelles pour chaque ouvrier. 

 

 

Dans un communiqué envoyé à l'AFP, le constructeur automobile dit avoir "collaboré avec le MPT dès le début" de l'affaire. "BYD réaffirme son engagement inaliénable envers les droits humains et du travail, guidant ses activités par le respect de la législation brésilienne et des normes internationales de protection du travail", a ajouté l'entreprise chinoise. 

 

Condition de vie et de travail précaire

 

Le MPT explique dans un communiqué qu'une dénonciation anonyme a permis à ses agents de "retrouver des travailleurs entassés dans des logements dépourvus des conditions minimales de confort et d'hygiène" dans le chantier de Camaçari. Selon cet organisme, les ouvriers se sont vus confisquer leurs passeports, étaient surveillés par des gardes armés et leurs contrats de travail contenaient des clauses illégales.

 

Ils étaient arrivés au Brésil de façon irrégulière, avec des visas de travail ne correspondant pas à l'activité réalisée au chantier, détaille le communiqué. Les ouvriers dormaient dans des lits sans matelas et devaient se lever à 4h du matin pour débuter des journées de travail exténuantes, dénonce le MPT. La plainte précise que les employeurs retenaient jusqu'à 70 % de leurs salaires.

 

Deux sous-traitants dans le viseur

 

La plainte a été déposée après un refus des entreprises concernées de "signer un accord d'ajustement de conduite" avec les autorités brésiliennes, précise le MPT. Jeudi, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Chine, Mao Ning, a déclaré en conférence de presse que son gouvernement "attache une grande importance à la protection et à la garantie des droits et des intérêts légitimes des travailleurs".

 

 

Selon elle, Pékin a toujours "exigé que les entreprises chinoises opèrent conformément aux lois et règlements" des pays où elles sont implantées. Les deux sous-traitants de BYD visés par la plainte sont JinJiang et Tonghe (actuellement connu sous le nom de Tecmonta). Après les premières dénonciations du MPT en décembre, BYD avait annoncé la résiliation de son contrat avec JinJiang, une entreprise de bâtiment. (Avec AFP)

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