Bruno Le Maire appelle au patriotisme économique
Le torchon ne brûle pas encore mais les relations entre Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, et le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, sont relativement tendues.
En effet, le ministre a indiqué, sur RMC, "le défi industriel pour la France, c'est de construire non seulement des véhicules haut de gamme mais aussi des petits véhicules électriques comme la Peugeot e-208 sur notre territoire."
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"Je souhaite que le patron de Stellantis, Carlos Tavares, relève le gant et relève ce défi" a indiqué Bruno Le Maire avant de poursuivre : "nous apportons des aides, nous aidons l'industrie, nous essayons de favoriser l'achat de véhicules électriques sur le territoire. Je souhaite que les industriels fassent preuve aussi, tout simplement, d'un peu de patriotisme économique."
12 modèles électriques produits en France
Carlos Tavares avait pourtant bien fermé la porte à une telle relocalisation en France mercredi matin, dans un entretien paru dans Le Figaro.
"L'équation économique liée à la relocalisation forcée de ce projet ne serait ni dans l'intérêt de l'entreprise, ni dans celui du pays. D'ailleurs, demande-t-on à Elon Musk ou à BYD de fabriquer des voitures du segment B en France quand on cherche à les y attirer ?" a souligné le patron de Stellantis.
Le groupe a décidé d'investir dans ses usines françaises et va y produire 12 modèles électriques, plutôt des SUV de gamme moyenne. Mais la petite 208, numéro un sur son segment en Europe avec près de 50 000 unités vendues en 2022, va bientôt être fabriquée dans l'usine de Saragosse, en Espagne. Et le futur petit modèle électrique de Citroën sera assemblé en Slovaquie.
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Carlos Tavares évoque des différences de coûts de production entre les pays européens, mais aussi la nouvelle concurrence des électriques chinoises. Le constructeur, qui affiche des résultats record, vise à maintenir sa marge à deux chiffres.
"On lira plus tard dans les résultats qui aura eu raison dans le contexte de la concurrence chinoise", a commenté Carlos Tavares. "J'ai un très gros doute sur le fait que l'on puisse produire des véhicules très compacts de façon très rentable dans notre pays". (avec AFP)
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