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Constructeurs

Audi : objectif cimes

Publié le 16 février 2011

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Avec près de 1,1 million de ventes en 2010, Audi a réalisé un exercice record. Le rêve américain d’Audi est encore loin, mais pour la première fois de son histoire, la marque a dépassé la barre des 100 000 unités aux Etats-Unis.
Rupert Stadler, le patron d’Audi, avait fait le déplacement à Détroit pour annoncer un nouveau record de ventes en 2010 mais aussi fixer l’objectif 2011 : 1,2 million.

Une nouvelle fois, Audi a battu son record de ventes en 2010. En effet, le constructeur d’Ingolstadt a vendu 1 092 400 véhicules à travers le monde. L’augmentation est de 15 % mais surtout l’ensemble des régions a affiché une progression. En Europe, Audi demeure le leader du Premium avec 647 600 unités et une croissance de 4,6 %. Même en Allemagne, où le marché a reculé de 23 %, la marque aux anneaux réussit à gagner du terrain avec 229 157 unités. Certes la croissance n’est ici que de 0,1 %, mais croissance tout de même grâce aux très bonnes performances de l’Audi A1 sur le dernier trimestre. L’Allemagne demeure donc le premier marché d’Audi mais ce sera sans doute la dernière année. En effet, avec 227 938 ventes et une croissance de 43,4 % en 2010, la Chine est une véritable locomotive pour la marque.

Autre record, Audi a franchi pour la première fois de son histoire la barre symbolique de 100 000 ventes aux Etats-Unis. En effet, grâce à une croissance de 22,9 %, la marque a vu grimper ses immatriculations de 82 716 à 101 629 unités. Un bon résultat mais pas à la hauteur des ambitions affichées. L’objectif, d’ici 2018, étant d’arriver à 200 000. Pour ce faire, Peter Schwarzenbauer, le patron des ventes et du marketing, parie notamment sur le développement des ventes sur le segment Affaires : “dans les années à venir, explique-t-il, nous allons proposer notre technologie TDi Clean Diesel sur ce segment.” Le but étant de doubler les ventes sur ce canal avec l’apport du Diesel mais aussi et surtout grâce aux produits tels l’A8, l’A7 et la nouvelle A6 qui vont monter en puissance ou arriver sur le marché. Ce sera le cas de la nouvelle A6, ce printemps, qui a été dévoilée pour la première fois à Détroit.

Plus d’A6 en Chine que d’Audi aux Etats-Unis !

Bien que l’A6 demeure LE produit du marché chinois, notamment dans sa version allongée, Audi a donc choisi l’Amérique pour le premier bain de foule. Pour mieux comprendre l’importance de ce modèle dans l’Empire du Milieu, il faut savoir qu’il s’en est vendu plus de 110 000 unités en 2010, soit plus que toutes les Audi réunies sur le marché américain ! Et pour en finir dans ce “duel” USA-Chine, le Salon de Shanghai, en avril prochain, aura la primeur du nouveau petit SUV : le Q3. Un Q3 qui sera assemblé dans l’usine Seat de Martorell où une capacité de 100 000 unités par an a été installée. Puisque nous évoquons, l’appareil industriel d’Audi, son extension va bon train. Après l’usine de Bruxelles où est produite l’A1, l’investissement en Espagne pour la Q3, mais aussi en Inde ou encore en Chine, les travaux de l’agrandissement de l’usine Hongroise de Györ vont débuter cette année afin que, d’ici 2013, la capacité soit de 125 000 unités par an. Quant aux Etats-Unis, s’il apparaît nécessaire aujourd’hui qu’Audi y dispose d’un site pour assurer son développement, officiellement la décision sera prise d’ici 2015. Le site de Chattanooga où Volkswagen va débuter la production de sa Passat ce printemps pourrait être cette base de production locale. En attendant, la star Audi à Détroit était l’A6.

Dépasser 1,2 million en 2011

Après l’A8 et l’A7 Sportback, logiquement l’A6 fait peau neuve après une carrière plus longue qu’à l’habitude du fait de son succès en Chine. Si le style laisse penser à une évolution, pour le reste, cette cuvée 2011 place la barre très haut. En effet, elle reprend tout ou partie des nouvelles technologies découvertes sur ses grandes sœurs. Que l’on parle de d’efficience, de confort, de qualité ou de construction. Alors si l’A8 reste la seule berline de la marque entièrement en aluminium, l’A6, comme l’A7, utilise plus largement (+ 20 %) ce matériau comme, par exemple, pour tous les ouvrants. Ainsi est-elle plus légère de 15 % qu’une berline équivalente non-utilisatrice d’aluminium, ce qui lui permet de limiter son poids à 1 575 kg. L’A6 2.0 TDi 177 ch est donc annoncée avec une consommation mixte de 4,9 litres aux 100 km pour des émissions de CO2 de 129 g/km. L’A6 sera également le deuxième véhicule hybride de la marque. En effet, après le Q5 Hybride qui sera commercialisé ce printemps, cette berline pourra fait appel à l’électricité pour se mouvoir. En effet, la batterie lithium-ion du système autorisera, selon le constructeur, une autonomie de 3 km à une vitesse constante de 60 km. Ceci est rendu possible par l’arrivée, entre le moteur et la boîte, d’un moteur électrique de 33 kW (45ch). Associée au 2.0 TFSi 211 ch, cette puissance électrique permettra à l’A6 Hybride d’afficher une consommation de 6,2 l et des émissions de 142 g/km. Si en France, Diesel oblige, cette solution ne paraît pas forcément adaptée au marché, en revanche sur ceux “essence” comme peuvent l’être les Etats-Unis et bien sûr la Chine, ce modèle prend tout son sens.

De quoi réjouir Rupert Stadler, le patron d’Audi, qui a annoncé à Détroit que 2011 serait à nouveau une année record. En effet, elle devrait être synonyme de 1,2 million de ventes. Un objectif nécessaire et important pour atteindre celui fixé à l’horizon 2015 qui est la vente de 1,5 million d’Audi dans le monde. Ambitieux, certes, mais la marque va investir, entre 2011 et 2015, 11,6 milliards d’euros pour arriver à ses fins. 

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ZOOM - Le Mexique aussi !

Dans le vaste plan stratégique devant conduire le groupe Volkswagen à vendre 1 million d’unités aux Etats-Unis d’ici à 2018, le Mexique aura son rôle à jouer. En effet, en plus de la nouvelle usine américaine de Chattanooga, VW comptera bientôt une nouvelle usine au Mexique afin de produire des moteurs pour les productions nord-américaines. Ce nouveau site, dont la première pierre a été posée le 27 janvier dernier, sera situé à Silao dans l’Etat de Guanajuato et sera capable de produire 330 000 mécaniques à partir de 2013. De quoi motoriser les Passat construites à Chattanooga et les Jetta sortant des chaînes de l’autre usine mexicaine du groupe implantée à Puebla depuis 1964. En 2010, 435 000 voitures ont été assemblées à Puebla. L’investissement global, comprenant la construction mais aussi de la R&D sur les mécaniques, se monte à 400 millions d’euros.

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