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Constructeurs

Audi a les moyens de ses ambitions

Publié le 14 mars 2012

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
A coup de légères tailles, le joyau Audi brille de plus en plus. Rupert Stadler, le diamantaire en chef, vient de présenter des résultats financiers sans équivalent dans l’histoire de la marque. Ventes, chiffre d’affaires, mais surtout rentabilité sont au sommet. De quoi investir pour l’avenir.
Si tout sourit à Audi aujourd’hui, le constructeur investit pour que cela dure. Entre 2012 et 2016, le constructeur va investir 10,5 milliards dans les produits et les nouvelles technologies.

“L’année 2011 a été la meilleure année de notre histoire.” Rupert Stadler a vite tué le suspense en préambule de la présentation des résultats financiers de la marque. En effet, comme le laissaient penser les 1 302 659 Audi vendues en 2011 (+ 19,2 %), le bilan financier du constructeur atteint lui aussi de nouveaux sommets, “malgré le contexte économique général”, souligne Axel Strotbek, le directeur financier du constructeur. L’activité d’Audi a permis de générer un chiffre d’affaires de 44,1 milliards d’euros, en augmentation de 24,4 %. Une progression du CA bien supérieure à celle des ventes que Rupert Stadler explique par une amélioration du mix de ventes malgré l’arrivée de l’A1. En effet, selon le président, “la part des segments C et D (N.D.L.R. : notamment Audi A6, A7 et A8) dans nos ventes est passée de 25 à 40 % au cours des trois dernières années”. Et ces ventes, très rentables, viennent également expliquer un résultat opérationnel qui culmine à 5,348 milliards d’euros, en croissance de 60,1 %. Ainsi, la marge opérationnelle atteint 12,1 % alors qu’elle n’était “que” de 9,4 % sur l’exercice 2010. Là encore, Audi bat un nouveau record. Logiquement, le résultat net progresse de 68,8 %, à 4,44 milliards d’euros. Et pour en finir avec les records, Audi affiche un retour sur investissement de 35,4 % et 15,7 milliards de liquidités. “Une réserve financière pour continuer à augmenter notre avance technologique et réaliser nos objectifs de croissance”, a indiqué Axel Strotbek.

La Chine numéro 1… pour longtemps !
Des résultats financiers portés par le succès des produits, comme l’a noté Rupert Stadler : “Jamais Audi n’avait affiché une croissance de 210 000 véhicules en une année.” Faisant même dire au président que l’objectif de 1,5 million de ventes en 2015 serait sans doute attient avant cette date. Mais, en attendant, retour sur les piliers de la croissance 2011. Sans surprise, la Chine, avec 313 036 unités, soit une croissance de 37,3 %, est devenue, pour la première fois, le premier marché du constructeur allemand, devant l’Allemagne, qui a terminé l’année avec 254 011 unités. Et cette position, l’empire du Milieu ne devrait pas la quitter avant longtemps puisque les ambitions d’Audi sont à l’image de ses capacités de production. En effet, avec l’usine de Foshan qui produira, notamment, l’A3 Sedan à partir de 2013, Audi disposera, à l’horizon 2015, d’un potentiel annuel de 700 000 unités, que le constructeur compte bien vendre sur place. Parmi les belles performances soulignées par Rupert Stadler, vient celle réalisée sur le marché américain où les ventes ont progressé de 15,7 %, à 117 561 unités. Mais pour atteindre son objectif américain, 200 000 unités d’ici la fin de la décennie, le constructeur devra produire sur place. Cela pourrait être la nouvelle génération d’A4 à partir de 2015. Rupert Stadler a annoncé que, avant l’été, l’implantation de ce nouveau site serait connue. Plusieurs solutions sont étudiées en Amérique du Nord, donc pas forcément aux USA, tout comme la possibilité de rejoindre Volkswagen à Chattanooga. Si la Chine, où Audi devrait ouvrir un centre de R&D, à Pékin, l’Allemagne ou les Etats-Unis sont des pièces centrales, le président a toutefois rappelé que la marque a battu des records de ventes sur plus de 50 marchés. Y compris en Europe et en France. Pour Peter Scharzenbauer, membre du directoire d’Audi AG et responsable des ventes et du marketing, ce sera encore le cas en 2012. Audi pourra notamment compter sur 18 nouveaux lancements durant l’année.

Croissance, plus ou moins forte en 2012
Naturellement, Audi veut encore gagner du terrain en 2012 en visant une croissance supérieure à celle du marché mondial, que le constructeur estime à environ + 4 %. Pour l’heure, il fait même mieux puisque, à fin février, il affiche déjà 8 % de mieux, avec 202 100 ventes. Toutefois, il envisage encore des croissances à deux chiffres sur certains marchés comme la Chine, la Russie, les Etats-Unis ou l’Inde et l’Amérique du Sud. En Chine, en plus de l’arrivée de nouveaux produits comme la nouvelle A6L, le best-seller de la marque, cette croissance trouve également sa source dans le développement du réseau de distribution puisque Audi va doubler le nombre de ses concessionnaires d’ici fin 2013. Quant à l’Europe, que Rupert Stadler voit toujours comme “la solide base d’Audi”, la croissance reste un objectif même si elle sera sans doute moins forte que sur les marchés que l’on a déjà évoqués. L’A1 Sportback qui vient d’apparaître, comme la nouvelle A4, mais surtout la nouvelle A3, qui sera lancée en France en septembre prochain, seront des atouts de taille.

Audi est donc en ordre de bataille pour 2012, mais aussi pour plus tard. Entre 2012 et 2016, la marque va investir plus de 10,5 milliards dans de nouveaux produits et de nouvelles technologies. En plus de la conception légère, symbolisée par le programme Ultra, Audi parie sur l’électro-mobilité qui prendra le nom d’e-tron dans sa gamme. En fin d’année, il y aura bien la R8 e-tron, mais les choses sérieuses vont commencer en 2014 avec le lancement de modèles hybrides plug-in. L’A3 va ouvrir le bal avant que n’arrivent, en 2015, les A4 et Q7 e-tron Plug-in. “En 2020, sur tous les segments, nous proposerons une version e-tron” a affirmé Peter Scharzenbauer. Une nouvelle gamme qui pourrait représenter, selon lui, 100 000 ventes annuelles à cet horizon. En attendant, l’e-tron, qui fera également naître un nouveau système Quattro, sera dans la Sarthe en juin prochain. En effet, Audi participera aux 24 Heures du Mans avec une R18 TDi e-tron Quattro, un bolide mariant un V6 TDi, qui entraînera les roues arrière, et deux moteurs électriques au service des roues avant. “Nous avons été les premiers à triompher aux 24 Heures du Mans avec une mécanique TFSi, les premiers avec une mécanique TDi, nous voulons également être les premiers à gagner avec un véhicule hybride.” L’objectif fixé par Rupert Stadler est clair.

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