Aston Martin Lagonda toujours en délicatesse
Loin de se sortir du ravin, Aston Martin Lagonda s'enfonce un peu plus dans les difficultés. Le constructeur de voitures de luxe britannique a vu ses pertes multipliées par plus de deux au troisième trimestre 2022, pénalisé par des problèmes logistiques.
Malgré une hausse de son chiffre d'affaires de l'ordre de 33 % à 315,5 millions de livres, tiré notamment par une hausse de ses prix de 28 % en moyenne, le groupe Aston Martin Lagonda affiche une perte après impôts de 228 millions de livres, d'après le bilan rendu public le 2 novembre 2022.
Dans les faits, le constructeur continue d'être fortement pénalisé par "les perturbations des chaînes d'approvisionnement et logistiques ainsi que les pressions inflationnistes qui affectent l'ensemble de l'industrie automobile", retardant les livraisons et augmentant les coûts, selon le président exécutif Lawrence Stroll, cité dans le communiqué.
Des charges liées à une réévaluation du taux de change ont aussi pesé sur le résultat, en gonflant des titres de dette en dollars, alors que la livre a atteint pendant le trimestre un plus bas historique face au billet vert.
Baisse de volume en vue
Dès lors, Aston Martin a décidé de réviser à la baisse ses prévisions de ventes sur l'année. Ce que la Bourse de Londres a sanctionné sans plus attendre, faisant plonger l'action du constructeur de 14,68 % à 90,18 pence mercredi matin.
Aston Martin a accumulé les déconvenues depuis son entrée ratée en Bourse à Londres fin 2018. Sauvée de la faillite début 2020 par le milliardaire canadien, Lawrence Stroll, l'entreprise, dont la dette s'élève toujours à plus de 800 millions de livres, cherche désormais à évoluer encore davantage vers le luxe et à amorcer le virage vers l'électrification.
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"Le constructeur n'avait pas besoin de ça, alors que sa valorisation a déjà baissé depuis sa cotation, avec de réelles interrogations sur la pérennité des moteurs de croissance à long terme du groupe", relève une analyste chez Hargreaves Lansdown. "Aston Martin a des voitures fantastiques et une marque forte, mais sa situation financière présente un véritable défi", commentait un autre, chez Third Bridge.
Le constructeur de Gaydon avait annoncé en mai le départ de son directeur général, Tobias Moers, remplacé par l'ancien patron de Ferrari, Amedeo Felisa, et avait finalisé avec succès, fin septembre dernier, une levée de fonds de 654 millions de livres grâce à une émission d'actions, qui doit servir à réduire sa dette et investir.
Le fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF) était devenu à cette occasion le deuxième actionnaire, avec une part de 18,7 %, derrière Yew Tree Consortium, le groupe d'investisseurs dirigé par Lawrence Stroll, qui détient 19 % du capital. (avec AFP)
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