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Constructeurs

2012 : le pot au noir

Publié le 21 décembre 2012

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le marché français 2012 devrait être le plus bas de ces quinze dernières années. Après une nouvelle chute de 19,2 % en novembre, le seuil des 1,9 million d’immatriculations ne sera peut-être pas franchi. Dans cette hypothèse, la baisse annuelle atteindrait alors 14 %.
Le second semestre 2012 devait être plus dynamique, notamment avec l’arrivée de modèles très importants comme la 208 ou la Clio. Malheureusement, bien que ces modèles se vendent bien, ils n’ont pas suffi à enrayer la chute.

Le marché VP n’a pas connu la croissance depuis octobre 2011 ! En effet, depuis cette date où les immatriculations avaient augmenté de 2,8 %, chaque mois s’est inscrit en négatif, faisant d’ores et déjà de l’année 2012 une très mauvaise cuvée. C’est même la pire depuis 1997 où seulement 1,713 million de VP avaient été immatriculés en France. Après ce creux, et pendant plus de dix exercices, le marché français a toujours dépassé les 2 millions d’unités malgré des contextes plus ou moins difficiles, laissant peut-être penser que cette barre symbolique était un plancher solide. Il n’en sera rien en 2012 puisque, avec une chute annoncée voisine de 14 %, le nombre total d’immatriculations devrait plafonner à 1,9 million. Un chiffre qui pourrait même ne pas être atteint, selon les résultats de décembre. Cela reste toutefois possible, mais c’est loin d’être sûr. En effet, pour atteindre ce chiffre, le mois de décembre 2012 devra totaliser au minimum 161 462 immatriculations. Certes, 187 653 unités (- 17,8 %) avaient été immatriculées en décembre 2011, mais le contexte était bien différent. Il pourra toutefois y avoir des anticipations, compte tenu de la grille du malus 2013, mais elles ne devraient pas permettre de bouleverser la donne.

Le rebond attendu au second semestre n’a jamais eu lieu

Pourtant, en début d’année, bien que conscients qu’elle serait difficile, beaucoup d’observateurs escomptaient un total proche de 2 millions, tandis que les plus pessimistes imaginaient 1,950 million d’unités. Tous s’entendaient sur un premier semestre mauvais, mais qui serait contrebalancé par un second plus dynamique. L’entame de l’année, le premier trimestre, fut effectivement mauvaise avec des baisses mensuelles de plus de 20 %. Mais ces chiffres étaient toutefois attendus car les ventes des trois premiers mois 2012 allaient être comparées à celles du premier trimestre 2011, véritablement dopées par les dernières livraisons de la prime à la casse. Ensuite, durant le deuxième trimestre, une plus faible décroissance laissait penser à la réalisation de ce scénario. Toutefois, le contexte macroéconomique, avec la crise de l’euro en toile de fond, et les échéances politiques du printemps ont définitivement enterré tout espoir de rebonds à partir de septembre. Et les difficultés des constructeurs français, principalement PSA, n’ont pas aidé.

L’année 2012 restera donc la plus mauvaise année depuis quinze ans. Il faut sans doute y voir le contrecoup des diverses aides et primes gouvernementales. En effet, si la “sortie en sifflet” a été, de l’avis de tous, une bonne chose pour accompagner un retour à la normale, il n’en demeure pas moins vrai qu’un rattrapage était attendu. Mais peut-être pas de cette ampleur.

Qu’en sera-t-il en 2013 ? Parions qu’il s’agira encore d’une année compliquée, voire difficile, tant les signaux économiques n’encouragent pas à l’optimisme. Pour en savoir plus, rendez en janvier avec notre numéro spécial Prévisions 2013.

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