Travis Kalanick cède la tête d'Uber
L'annus horribilis d'Uber se poursuit. Ou peut-être vient-elle d'atteindre son point culminant avec le départ de celui qui était dans l'œil du cyclone depuis plusieurs mois et qui cristallisait toutes les critiques. Ce mercredi matin, le patron et fondateur d'Uber, Travis Kalanick, a annoncé à l'ensemble de ses équipes qu'il quittait la direction de la start-up californienne. Loin de surprendre le microcosme des nouvelles technologies, cette annonce fait en réalité suite aux nombreuses affaires qu'a dû et doit encore gérer le spécialiste des services de mobilité.
Quelques jours après avoir annoncé son souhait de se mettre en congé temporaire, le dirigeant quadragénaire semble avoir cédé à la pression de son conseil d'administration qui désirait le voir quitter son poste. "Je n'avais jamais pensé que j'écrirais ceci un jour, a-t-il expliqué dans un message interne adressé à ses collaborateurs. Comme vous le savez, j'aime Uber plus que tout au monde mais avec ce moment difficile dans ma vie personnelle, j'ai accepté la demande de mise à l'écart émise par un groupe d'investisseurs."
Son successeur connu sous peu
Le moment difficile dont parle le désormais ex-patron d'Uber concerne le décès accidentel de sa mère Bonnie, le mois dernier, au cours d'une virée en bateau sur un lac californien lors de laquelle son père a également été blessé. Pour Travis Kalanick, ce drame vient s'ajouter aux départs en série des cadres dirigeants de sa société consécutifs à un scandale de harcèlement sexuel, aux couacs technologiques rencontrés par le programme véhicule autonome, mais aussi à la plainte pour "vol de secret industriel et violation de brevets" déposée en février dernier par Waymo (filiale de Google) à son encontre.
Pour ne rien arranger, dans ce marasme, le dirigeant s'était lui-même fait remarquer au début du printemps après avoir été filmé en train de vociférer sur l'un de ses chauffeurs. Ces dernières années, pour mener à bien la folle croissance de sa société, Travis Kalanick avait procédé à de multiples levers de fonds et rassemblait dernièrement de très gros investisseurs dans le capital d'Uber. Ces derniers semblent donc avoir usé de tout leur poids pour obliger l'entrepreneur à lâcher le volant. Celui-ci continuera toutefois de siéger au conseil d'administration alors que son successeur sera nommé prochainement.
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