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Smart n'abandonne pas l'idée des 39 heures

Publié le 7 décembre 2015

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Après un referendum, dont les résultats ne purent mener à un accord, la direction de l'usine Smart a choisi une autre méthode pour faire passer son Pacte 2020 avec un avenant individuel au contrat de travail. Est-ce la dernière chance pour l'usine d'Hambach ?

(AFP)

La direction de Smart France envisage des avenants individuels aux contrats de ses employés de l'usine d'Hambach (Moselle), après l'opposition de syndicats à un retour aux 39h payées 37, a-t-elle indiqué jeudi. Depuis plusieurs mois, la direction essaie de faire passer un accord, le "Pacte 2020", qui prévoit notamment un retour aux 39h travaillées payées 37 et une diminution des jours de RTT pour les cadres. En échange, elle s'était engagée à ne procéder à aucun licenciement économique d'ici à 2020. Deux syndicats sur quatre, la CGT et la CFDT, représentant 53% des salariés, ont fait valoir leur droit d'opposition lundi, rendant le pacte caduc. CFE-CGC et CFTC se sont prononcées pour.

Quarante-huit heures plus tard, la direction a réagi en informant les salariés réunis qu'elle "envisage de soumettre à chaque salarié de l'entreprise la signature d'un avenant individuel à son contrat de travail matérialisant son adhésion au Pacte 2020 et à ses mesures", selon un communiqué. Lors d'un forum organisé mercredi, la P-dg de Smart, Annette Winkler, a indiqué avoir "arraché un Plan B à la direction", selon le délégué syndical central de la CFE-CGC à Hambach, Mario Mutzette. Selon ce "Plan B", la direction va envoyer des avenants individuels à tous les salariés, qui ont jusqu'au 18 décembre pour décider ou non de les renvoyer à la direction, a précisé Mario Mutzette, qui évoque une "dernière chance" pour l'usine.

"C'est le plan de la dernière chance (...) la réalité est là : la délocalisation de la production vers l'usine de Novo Mesto", en Slovénie, qui produit la version quatre places de la Smart, tandis qu'Hambach produit celle à deux places, selon le délégué syndical. Il s'agit de "régression sociale", reconnaît Mario Mutzette. "Mais aujourd'hui, en France, peut-on se permettre de ne pas accepter ça, perdre quelques acquis mais garder son emploi ? On doit faire un sacrifice sur quatre ans pour pérenniser tout le site. Parce que si ça ferme, c'est entre 100000 et 150000  emplois qui sautent en Lorraine (avec les fournisseurs et les sous-traitants, NDLR). C'est un désastre social."

La CGT, qui "prépare sa réaction", s'exprimera plus tard, a-t-elle indiqué à l'AFP. La CFDT, qui avait la semaine passée fait état de pressions sur les organisations syndicales pour qu'elles ne s'opposent pas à l'accord et d'une ambiance "délétère" au sein de l'usine, n'était pas joignable dans l'immédiat. Le Pacte 2020, hautement symbolique, avait fait l'objet en septembre d'un référendum consultatif qui avait divisé le personnel. Sur les quelque 800 votants, 56% s'étaient prononcés pour. Un chiffre qui montait à 74% pour les cadres, employés, techniciens et agents de maîtrise, mais tombait à 39% pour les ouvriers. Smart France produit à Hambach quelque 100000 véhicules biplaces dans son usine située aux confins de la Lorraine, de l'Alsace et de l'Allemagne.

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