Renault : l’accord de compétitivité entériné

En suspens depuis des mois, l’accord de compétitivité proposé par la direction du constructeur au losange à ses syndicats va être adopté. Après la CFE-CGC et FO, c’est au tour de la CFDT de donner son feu vert au projet. Alors que celui-ci doit être ratifié par au moins deux syndicats et 30% des salariés, sa validation ne fait désormais plus de doute, CFE-CGC et FO représentant à eux seuls 45% du personnel. Après avoir jugé l’accord "globalement équilibré", la CFDT a tout de même rappelé que ce dernier résulte d’une stratégie qui a pénalisé les activités du groupe, nécessitant aujourd’hui des efforts de la part des salariés.

Concrètement, les engagements prévoient un gel des salaires pour 2013, une augmentation du temps de travail de 6,5% dans les usines, la mutualisation des activités back-office des sites, et surtout une réduction des effectifs de 7600 personnes dans les trois prochaines années. En contrepartie, les syndicats ont obtenu la conservation de tous les sites de production et l’augmentation de leur volume d’activité. Celui-ci sera porté à 710000 véhicules d’ici 2016, soit 180000 de plus qu’à l’heure actuelle, grâce notamment à la relocalisation dans l’Hexagone des usines de Bursa (Turquie) et de Cacia (Portugal).

Sans attendre la décision de la CFDT, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, se félicitait dès hier de la validation de cet accord, le décrivant comme "un échange de concessions réciproques qui matérialise le retour de Renault en France". Cette relocalisation partielle va permettre d’améliorer le taux d’utilisation des usines française de Renault pour le faire passer de 60% à 85% d’ici trois ans.