Rebondissement dans le feuilleton "Conti" de Clairoix
(avec AFP) Le conseil des prud'hommes de Compiègne vient donc d'invalider le licenciement de près de 700 anciens salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise), pour défaut de motif économique, ont annoncé leurs avocats.
"Continental a été condamné pour défaut de motif économique et pour non-respect de leurs obligations de reclassement", a expliqué Maître Alexandra Soumeire aux anciens salariés réunis devant le conseil des prud'hommes, évoquant par ailleurs des indemnités moyennes de 30 à 36 mois.
"Cette victoire, c'est votre victoire à vous, vous avez enfin été récompensés, la société a été condamnée à tous les niveaux", a indiqué l'avocate aux salariés, qui ont accueilli la décision par des applaudissements et des cris de victoire, même si la "casse sociale" laisse encore une grande amertume dans les esprits.
Le conseil des prud'hommes a également estimé que Continental n'avait pas respecté un accord de 2007 sur le temps de travail qui prévoyait un retour aux 40 heures hebdomadaires, contre des assurances sur le maintien de l'emploi dans le site jusqu'en 2012. Le conseil a également reconnu la société mère allemande comme co-employeur, et donc comme responsable des licenciements.
L'équipementier avait fini par fermer son usine de Clairoix début 2010, après un conflit social au printemps 2009, durant lequel la sous-préfecture de Compiègne avait notamment été saccagée par des salariés en colère.
Le groupe a toujours affirmé que la fermeture de l'usine de Clairoix étaient inéluctable, invoquant la crise qui a frappé dès 2008 la filière automobile et une surcapacité de production de millions de pneus.
Les anciens salariés et leurs avocats estimaient pour leur part que le fabricant de pneus s'était servi de la crise comme d'un "effet d'aubaine" pour licencier.
Vendredi après-midi, l'avocat de Continental indiquait que le groupe pourrait faire appel. A suivre...