Olivier Veyrier, directeur commercial Peugeot France
Journal de l'Automobile. Avec un peu plus de 217 000 immatriculations sur le 1er semestre, Peugeot est la marque française qui croît le plus (+ 10,2 %). Est-ce le seul fruit des performances de décembre ?
Olivier Veyrier. C'est un tout. C'est évidemment le bon portefeuille de le fin d'année 2009, mais c'est aussi la bonne tenue, sur l'ensemble du premier semestre, des véhicules socles, comme le tandem 206 + / 207, qui reste leader du segment B, comme la 308, mais c'est aussi le plein effet de 3008 et de 5008. Puis, plus marginalement, un véhicule d'image comme le RCZ apporte sa contribution. Nous sommes déjà à 2 400 commandes de RCZ depuis le lancement et sommes actuellement à un rythme de 700 commandes par mois. Ce qui est une bonne chose car c'est un véhicule générateur de marge. Notre pénétration sur le marché des particuliers est ainsi passée de 17,1 à 17,9 % depuis janvier.
JA. Justement, de manière générale, comment se portent les commandes ?
OV. Nous sommes mieux que ce que nous espérions en début d'année. Il y a eu un retrait violent sur janvier et février, mais relayé par un regain de forme des marchés B to B et des loueurs courte durée. Et s'ils ne compensent pas la chute du marché VP, je reste tout de même confiant. Nous avions par exemple pour objectif de vendre 30 000 unités de 3008 en 2010. A fin juin, nous sommes déjà à 25 000 commandes. Evidemment, nous ne ferons pas 50 000 ventes au global, car nous n'aurons de toute façon pas les véhicules, mais nous serons certainement au-dessus de nos espérances. Ce qui m'intéresse désormais, c'est de consolider cette avance en faisant encore progresser notre pénétration auprès des particuliers et des entreprises. La cosmétique ne m'intéresse pas.
JA. Vous aviez annoncé, en début d'année, une offensive auprès des entreprises. Qu'en est-il ?
OV. L'autre raison de cette progression, c'est effectivement l'organisation Peugeot Professionnels. Sur les 6 premiers mois de l'année, nous avons enregistré une croissance de nos ventes à entreprises de l'ordre de 10 à 15 %. Ce qui nous a permis de gagner près d'un point de part de marché par rapport à fin 2009.
JA. On sait le réseau français en respect avec vos standards à ce niveau. Néanmoins, pouvons-nous imaginer voir des centres dédiés, comme celui de Nanterre, se multiplier ?
OV. Dans beaucoup de grandes villes, nos affaires sont très bien organisées. Toutes ont un ou plusieurs vendeurs dédiés, parfois même des réceptionnaires et des services après-vente dédiés, comme à Clermont-Ferrand. Quelques-unes ont même une structure spécifique. C'est le cas à Nanterre, mais aussi à Lyon, à Toulouse ou à Bordeaux.
Partout où la volumétrie le justifie, c'est-à-dire plusieurs milliers de ventes à entreprises au sein d'une concession, ce type de structure à part entière peut voir le jour. Demain, nous pouvons imaginer que cela se développe de plus en plus.
JA. Quid des ventes à loueurs ?
OV. Le marché des loueurs courte durée a fortement augmenté depuis le début de l'année. Chez Peugeot, nous n'avons pas accompagné cette croissance. Nous affichons désormais une pénétration de 15,9 % sur cette cible, contre 16,2 % l'an dernier. Mais c'est voulu. Notre logique de développement sur ce marché est dictée par la capacité de notre réseau à écouler les buy backs. Le niveau du stock VO étant suffisant pour les mois à venir, nous ne souhaitions pas vendre davantage à loueurs.
JA. Ces douze derniers mois, des véhicules sont venus combler des manques dans la gamme. Peugeot est-elle redevenue une marque de conquête ?
OV. A ce niveau, le 5008 est le véhicule avec lequel nous faisons le plus de conquête, à savoir 55 %. C'est énorme. Car, lorsque nous lançons un nouveau véhicule, ce sont traditionnellement les clients de la marque qui l'achètent. C'est donc un produit de conquête, comme peut l'être le RCZ, ou le 3008 dans une moindre mesure. Il est un segment, en revanche, sur lequel nous ne performons plus comme nous le devrions, c'est sur celui de la 407. Mais là, notre réponse arrivera début 2011. La 508 va jouer le rôle de véhicule de conquête que la 407 ne peut plus assurer. Avec elle, Peugeot entend retrouver sa part légitime sur ce segment. Certes, celui-ci décroît, mais nous avons une clientèle historique qui est en attente. Nous sommes d'ailleurs d'autant plus confiants que nombre de constructeurs ne sont plus sur ce créneau-là.
JA. Quel rôle la iOn doit-elle jouer dans cette phase de conquête ?
OV. Il ne faut pas s'arrêter à la iOn. C'est aussi l'hybride HDi et nos futurs moteurs e-HDi. Notre gamme est déjà bien positionnée en matière d'émissions de CO2, mais nous arrivons à un cap. Très bientôt, nous commercialiserons une offre électrique, avec la iOn, une offre hybride Diesel, avec la 3008 (2e semestre 2011), puis la nouvelle génération de moteurs HDi, désormais associés à un système de micro-hybridation du type Stop and Start. Ces trois technologies seront à ce titre porteuses pour la marque.
FOCUSUn Peugeot Webstrore pour les pros ! Fort du succès de Peugeot Webstore, le constructeur lance aujourd'hui Peugeot Webstore Pro. Une variante qui s'inscrit dans la stratégie de conquête de la clientèle entreprise et dont le principe de fonctionnement diffère quelque peu de celui du site pour les particuliers. Ici, l'idée est de permettre au client professionnel de rechercher le véhicule dont il a besoin dans le stock du réseau, mais également dans le stock central. Il est ensuite redirigé vers son distributeur. Charge ensuite à ce dernier de livrer le véhicule. Dans la version pour les particuliers, le client doit d'abord choisir son concessionnaire avant de pouvoir consulter les véhicules disonibles en stock. |
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