Michelin va fermer Bamberg et s'interroge sur La Roche-sur-Yon
Les rumeurs allaient bon train depuis plusieurs jours et se confirment aujourd'hui. Le groupe Michelin vient en effet d'annoncer qu'il comptait fermer, d'ici à début 2021, son site de production de Bamberg, dans le sud de l'Allemagne, qui emploie 858 salariés. "Michelin proposera un dispositif complet et personnalisé pour chacun des employés du site", notamment "des mesures de départ anticipés à la retraite, ainsi que des mesures d'aide à la mobilité interne et externe", a promis le groupe dans un communiqué, en précisant qu'il provisionnerait environ 167 millions d'euros afin de financer l'opération.
Dundee-Bamberg, même combat
Fondé en 1971, le site de Bamberg fabrique principalement des pneumatiques pour véhicules léger en dimension 16 pouces. Un segment sur lequel le manufacturier tricolore souffre, confronté à la fois à la baisse de la demande globale ainsi qu'à la concurrence de ses homologues asiatiques. C'est aussi pour cette raison que le groupe a acté il y a un an la fermeture de son usine écossaise de Dundee qui cessera définitivement sa production l'an prochain. Les 60 millions d'euros investis récemment en Allemagne n'ont pas suffi à compenser cette évolution du marché.
"Aucune alternative industrielle économiquement viable n'est possible dans ce contexte", ajoute Michelin. Des négociations vont être menées avec les organisations syndicales pour "définir les modalités de mise en place" des mesures d'accompagnement des salariés. Cette annonce s'entrechoque avec celle portant sur l'avenir d'un autre site industriel du groupe. Ce mercredi 25 septembre 2019, le président Florant Menegaux a en effet confirmé les craintes syndicales concernant le futur du site de La Roche-sur-Yon (Vendée).
"Une situation très préoccupante"
L'usine, spécialisée dans les pneus pour les poids lourds, est "depuis plusieurs mois dans une situation très préoccupante et ce, malgré les efforts notables des salariés", développe le dirigeant dans un texte adressé aux organisations syndicales qu'ont pu consulter nos confrères de l'AFP. Un "pacte d'avenir" avait été lancé en 2016 : une nouvelle organisation du travail avait alors été mise en place en contrepartie des investissements de Michelin sur le site.
Mais ce pacte soutenu par "près de 70 millions d'euros d'investissements" était "étroitement" lié "à l'évolution du segment poids lourd en Europe et au niveau de la demande qui malheureusement sont défavorables depuis de nombreux mois maintenant", fait valoir Florent Menegaux. Le site de La Roche-sur-Yon emploie 650 salariés. (Avec AFP)