Martin Winterkorn va démissionner

Martin Winterkorn devait poursuivre sa mission à la tête de Volkswagen, ce qui semblait logique au vu des succès du groupe et du Plan 2018 qu'il supervisait. Las, le scandale qui vient d'éclater aux Etats-Unis à propos de la tricherie organisée par le groupe pour contourner les normes environnementales a incité le capitaine d'industrie à présenter sa démission au Conseil de surveillance. Rappelons que la réunion du Conseil se tient dès demain.

Dans un bref communiqué, Martin Winterkorn, qui fut l'Homme de l'Année de votre journal en 2008, indique qu'il prend cette décision dans l'intérêt de Volkswagen Group, bien qu'il n'ait pas de responsabilité par rapport à la tricherie. Il ajoute que Volkswagen a besoin d'un nouveau départ, y compris en termes de management, soulignant que sa démission marque le début de ce nouveau départ. Traduction : d'autres têtes vont prochainement tomber dans le top management du groupe.

Ce scénario était attendu eu égard à l'ampleur mondiale prise par l'affaire et aux déclarations que certains hommes politiques allemands avaient faites dès hier. Werner Langen, homme politique allemand qui siège au Parlement européen et qui est notamment intervenu sur la directive concernant la qualité du carburant et les énergies renouvelables, avait publiquement affirmé : "Cette manipulation détruit la confiance en la qualité technologique de l'indutrie automobile allemande et vient blesser toute l'Allemagne en tant que site industriel". Pour lui, il était dès lors "inévitable" que Martin Winterkorn en tire les conséquences en quittant la direction de Volkswagen AG. 

Olaf Lies, ministre de l'économie du land de Basse-Saxe, ce dernier détenant 20% du groupe Volkswagen, ne disait pas autre chose : "Il y aura des conséquences directes pour certains dirigeants, c'est une certitude".