L'intelligence artificielle au service du recrutement
Selon une étude du cabinet Deloitte parue en 2018 portant sur les "tendances RH", 42 % des personnes interrogées pensent que l'intelligence artificielle fera partie intégrante de leur environnement professionnel d'ici trois à cinq ans. Une évolution qui touchera également le secteur du recrutement. C'est en tout cas le sentiment de Florent Letourneur, co-fondateur de Happy to meet you, agence spécialisée dans le conseil en recrutement et en marque employeur.
"Les méthodes des recruteurs évoluent avec les époques. Auparavant, on postait une annonce et on attendait que les candidats nous répondent, développe le dirigeant. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et les recruteurs sont obligés d’aller directement chercher les candidats. L’intelligence artificielle va donc intervenir dans cette étape de recherche de la bonne personne ainsi que ses projets d’évolution."
L'exemple Yatedo
Dans cet objectif, l'intelligence artificielle va donc permettre aux recruteurs de gagner du temps en automatisant la si chronophage phase de recherche des candidats pour se concentrer sur l'essentiel, à savoir la découverte et l'évaluation de la personne. Preuve de ce besoin, une récente étude du cabinet Gartner démontre que 80 % des tâches des responsables RH sont jugées répétitives et chronophages.
A en croire Florent Letourneur, le principal avantage de l'IA en matière de recrutement sera donc de pouvoir faire matcher automatiquement un profil avec une offre d'emploi, mais aussi d'avoir une vision globale du collaborateur en étant capable de mieux cerner ses envies. L'un des premiers exemple de cette évolution se nomme "Yatedo", ce moteur de recherche pour le recrutement basé justement sur l'IA.
De recruteurs à data scientistes
Les algorithmes de Yatedo analysent les informations publiques (réseaux sociaux, articles de presse, contributions diverses) du candidat pour en faire une synthèse sous forme de CV. Dès lors, se pose la question des compétences, nouvelles ou à venir, dont auront besoin les recruteurs pour travailler en symbiose avec ces technologies. "Dans le monde du recrutement, l’intelligence artificielle a fait naître de nouveaux postes : on parle désormais de psy designer, d'agent de diversités génétiques ou encore de conservateur de la mémoire personnelle", précise Florent Letourneur.
"En général ce sont tous des data scientistes. En plus d’être recruteurs, ces personnes vont devoir comprendre l’ensemble des informations remontées par les algorithmes. Le futur recruteur devra donc être en mesure de faire des études statistiques, du data mining ou encore du développement pour analyser les informations transmises par l’IA", conclut le dirigeant.
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