Les syndicats rejettent le plan de Renault
Les quatre syndicats représentatifs de Renault ont donné, mardi 30 septembre 2020, un avis défavorable au plan de réduction des coûts et des effectifs du groupe, prévoyant la suppression de 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France, a-t-on appris de sources syndicales. Cet avis, qui est consultatif, a été rendu lors d'un comité central social et économique (CCSE), réuni quatre mois après l'annonce par la direction d'un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros en trois ans.
Premier syndicat du groupe, la CFE-CGC a voté contre un plan qui "a évolué depuis juin" et pour lequel elle "n'a pas eu tous les éléments de réponse", notamment "pas d'explication sur la contribution forte de la France par rapport au reste du monde", a indiqué à l'AFP Guillaume Ribeyre, délégué syndical central (DSC). La CFE-CGC "n'a plus de doute sur la nécessité et l'urgence de la mise en œuvre de mesures répondant à la situation du groupe", mais juge ce plan "toujours particulièrement imprécis", selon sa déclaration devant le CCSE.
La CFDT, qui a "constaté une absence de stratégie globale, attendue en janvier 2021", a aussi "donné un avis défavorable", a annoncé le deuxième syndicat de Renault dans un communiqué. "Depuis le mois de mai, le flou sur le fond du dossier n'a pas évolué", déplore la CFDT, en critiquant un "déséquilibre en défaveur de la France", sans "aucune contribution des autres pays européens du groupe".
Troisième syndicat, la CGT a "voté contre un plan de destruction d'emplois, de casse industrielle et d'abandon de la filière automobile en France", a déclaré son DSC adjoint Laurent Giblot, lors d'une conférence de presse. Voyant dans ce plan "une réponse au diktat des marchés financiers", la CGT a protesté contre un manque d'information et dénoncé la "fourberie" du dialogue social dans l'entreprise, selon sa déclaration devant le CCSE.
FO a aussi voté contre le plan de transformation, a dit à l'AFP sa DSC Mariette Rih. Si le quatrième syndicat de Renault juge qu'"un plan d'économies est nécessaire" et "urgent", il "attend une feuille de route claire qui s'inscrive dans une stratégie à long terme, qui garantisse la qualité du dialogue social, le maintien de l'emploi avec des engagements fermes", d'après sa déclaration devant le CCSE. Prochaine étape des discussions sur ce plan, un groupe de réflexion paritaire se réunira jeudi 1er octobre 2020. (avec AFP)
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