Grande-Bretagne : un emploi sur six menacé dans l'automobile
L'association SMMT (Society of Motor Manufacturers and Traders) dresse un constat alarmant pour l'industrie qui a été confrontée à un arrêt brutal de l'activité pendant le confinement et s'inquiète désormais d'un marché durablement plombé par la crise. Selon une étude menée par la SMMT, un tiers des salariés de l'automobile sont encore en chômage partiel et les professionnels redoutent le retrait de ce dispositif fin octobre par les pouvoirs publics. "Nous voulons que ces salariés reprennent le travail, pas qu'ils soient licenciés", a déclaré Mike Hawes, directeur général de la SMMT.
Le risque est que les licenciements se multiplient avec un emploi sur six menacé, selon l'étude menée auprès des entreprises regroupant 150 000 des 168 000 salariés du secteur au Royaume-Uni. Plus de 6 000 suppressions d'emplois ont déjà été annoncées en juin, avec des plans sociaux chez Jaguar Land Rover, Aston Martin, Bentley ou McLaren. Les concessionnaires ont désormais rouvert et les chaînes de production se relancent progressivement, mais la SMMT prévient que la production reste affectée par une moindre demande et par la distanciation sociale dans les usines.
Les professionnels pressent le gouvernement d'intervenir, comme cela a été le cas dans d'autres pays, pour sortir le secteur de l'ornière et éviter une trop grande casse sociale. Ils demandent plusieurs mesures comme l'accès à des financements d'urgence, une flexibilité dans le travail et des allégements fiscaux comme une baisse de la TVA. Le secteur reste très préoccupé en outre par les risques d'un Brexit sans accord fin décembre, qui se traduirait par le retour de droits de douane et des contrôles douaniers.
L'industrie automobile britannique aurait beaucoup à perdre puisqu'elle repose énormément sur l'exportation par les constructeurs étrangers implantés dans le pays. "Le Covid a mobilisé toutes les ressources et le secteur n'a pas la capacité ni le temps de se préparer au nouveau choc d'un Brexit dur", a souligné Mike Hawes.
Selon la SMMT, en cas de "no deal", la production de véhicules tomberait sous la barre des 850 000 unités en 2025, soit le plus bas niveau depuis 1953. En revanche, en cas d'accord, le secteur retrouverait d'ici là son niveau d'avant la crise, soit 1,35 million de véhicules fabriqués. Un Brexit sans accord priverait le secteur de 40 milliards de chiffre d'affaires sur la période, qui s'ajouterait à la facture de 33,5 milliards de livres de la crise sanitaire.
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