Deux tiers des entreprises de l'artisanat auto ont fermé leurs portes
La France "célèbrera" demain sa première semaine de confinement. Dans ce contexte, l'activité économique s'en trouve logiquement et lourdement impactée. Le secteur automobile, et notamment ses plus petites structures, paie lui aussi chèrement ce ralentissement général. La Fédération nationale de l'artisanat automobile présente un premier bilan de la situation. 1 090 professionnels ont accepté de répondre à une enquête permettant de prendre la mesure de cette situation sur le terrain.
Premier constat, cette crise sanitaire a contraint 67 % des entreprises, pourtant autorisées à ouvrir, à fermer totalement leurs portes. "68 % de ces fermetures résultent d'une quasi-absence de clients ou pour non-disponibilité des pièces de rechange nécessaires à la réparation", précise la Fédération. Par ailleurs, les 33 % d'entreprises restantes maintiennent une activité totale ou partielle "même si leur chiffre d'affaires a fondu". En moyenne, le secteur a subi un perte de CA de 80 %. Un chiffre qui se corrèle avec l'analyse du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA).
Une gestion sanitaire a minima
Métier par métier, on note que 42 % de la réparation automobile a maintenu son activité, dont 20 % ne tient qu'un service d'urgence sous forme d'astreinte, et autant dans le monde de la carrosserie. Du côté du dépannage-remorquage, seulement 31 % des affaires sont encore ouvertes partiellement et 37 % assurent seulement un service d'urgence. Enfin, toujours d'après le relevé de la FNA, seulement 12,5 % des centres de contrôle technique sont encore partiellement opérationnels.
Au sein des entreprises ayant pu maintenir leur activité, seulement 34 % des chefs d’entreprise indiquent pouvoir mettre à disposition du personnel du gel hydroalcoolique et 26 % des gants de protection. "L'immense majorité de ces entreprises ne dispose pas de stocks suffisants de masques de protection", complète le CNPA qui note par ailleurs que certains gérants "craignent d’engager leur responsabilité pénale à l’égard de leurs salariés et clients en cas de reprise du travail".
Le CNPA déplore l'absence de protocole d'interventions
Le syndicat des professions de l'automobile juge indispensable la réalisation "en urgence" d'un protocole d'interventions au travers d'un guide pratique adapté aux services de l'automobile considérés comme "essentiels", à l'instar du bâtiment et des travaux publics. "A ce stade, nous n'avons pas été intégrés à ce processus d'élaboration, en dépit du fait que nos entreprises sont également concernées par l'autorisation d'ouverture", déplore le CNPA qui se dit prêt à réaliser un guide pratique.
Autre enseignement, les chefs d'entreprise ont eu largement recours au chômage partiel. 74 % des salariés sont ainsi concernés par ce choix. Reste la question de l'indemnisation de cette mesure, cruciale et que tous les acteurs espèrent entrevoir rapidement après les promesses de l'Etat. D'un point de vue administratif plus global, 68 % du panel indique avoir connaissance du plan de soutien mis en place par les pouvoirs publics mais seulement la moitié sait où trouver l'information qui les concerne. 70 % des répondant déclarent avoir besoin de soutien.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.