Des salaires révélateurs

...des grandes écoles sur l'insertion des jeunes diplômés fourmille d'informations intéressantes notamment sous l'angle des différences de traitement entre hommes et femmes. Traitement au sens propre comme au sens figuré. Ainsi au chapitre des salaires, les jeunes diplômées continuent d'être moins bien rémunérées que leurs homologues masculins. Diplôme d'une école de commerce en poche, une femme gagne un salaire annuel brut moyen de 29 300 euros pour un premier emploi, alors que la moyenne masculine s'établit à 31 130 euros. L'écart est encore plus significatif pour les promotions d'écoles d'ingénieurs : un salaire d'embauche annuel moyen de 27 400 euros pour les femmes contre 29 500 euros pour les hommes. A âge égal, expérience égale et niveau de qualifications égal, le phénomène semble bien difficile à expliquer rationnellement… Le poids de la tradition sans doute… Et les choses ne vont pas en s'améliorant. "Alors que les différences entre les salaires moyens des hommes et ceux des femmes avaient progressivement diminué entre les promotions 1999 et 2003 et ce, quel que soit le type d'écoles, force est de constater que pour les diplômés de la promotion 2004 le différentiel global est à nouveau à la hausse. Principalement à cause des inégalités de salaires observées chez les ingénieurs", indique Alain Le Pluart, membre de l'Ecole nationale de statistique et de l'analyse de l'information.

Inégalité de salaires et inégalité face à l'emploi !

En revanche, il convient de noter qu'une fois dans l'entreprise, les évolutions de salaires sont sensiblement identiques pour les femmes et les hommes. L'injustice ne frapperait donc qu'au départ. A voir… Par ailleurs, l'enquête révèle que les hommes et les femmes issus des écoles de commerce et d'ingénieurs ne sont pas tout à fait égaux devant l'emploi. "En ce qui concerne la situation par sexe, on remarque une nouvelle fois que les femmes sont plus touchées que les hommes par le chômage", souligne Alain Le Pluart, avant de poursuivre : "En effet, si la proportion de femmes en recherche d'emploi au moment de l'enquête est significativement plus élevée que celle des hommes, 22,7 % contre 18,7 %, elle est, quel que soit le type d'écoles, bien supérieure à 20 % et atteint même 23,9 % chez les femmes ingénieurs !".Des taux qui demeurent élevés même s'ils sont moindres que ceux enregistrés l'année passée. Au final, toutes écoles confondues, il appert que le taux net d'emploi des femmes est inférieur de près de six points à celui des hommes chez les ingénieurs mais aussi de sept points chez les sortants des écoles de commerce et de management.