Warning, une logistique haute couture
Si, aujourd’hui, plus de 80 % du chiffre d’affaires de la société Warning portent sur la logistique de la pièce automobile, ce métier se révèle récent pour la structure, créée en 1993. En effet, à l’origine, l’entreprise était spécialisée dans les courses de transport en urgence, et s’appuyait sur un réseau de franchisés. En 2008, la baisse de ce secteur, couplée à une opportunité d’affaires, a entraîné Warning vers un autre domaine : la pièce automobile. La société lyonnaise, dirigée par Eric Bonnac, s’est ainsi rapprochée du groupe Autodistribution pour intervenir sur la plate-forme de Moissy-Cramayel. Cela afin d’opérer les livraisons en H + 4. “Nous sommes le Samu de la pièce, commente Thibault Germe, directeur commercial. Nous réalisons huit tournées avec des amplitudes importantes et de forts kilométrages.”
Cette nouvelle politique a permis à Warning de connaître une croissance très forte depuis 2008, de 20 % exactement. Son chiffre d’affaires a atteint 12 millions d’euros en 2011, dont 85 % proviennent de la distribution. La société s’appuie sur un réseau de 24 agences et a continué d’embaucher au fil des contrats, passant d’une trentaine de personnes en 2008 à plus de 200 actuellement. “Cette croissance a été plus forte que prévue, explique Thibault Germe. Les différentes embauches nous obligent à mettre en place une politique cohérente de nos ressources humaines. Nous ne pouvons également plus nous permettre de sous-traiter certains métiers, comme les chauffeurs ou l’achat de camions. Nous avons pris le parti de tout intégrer pour assurer à nos clients un service de qualité.”
Différentes philosophies sur la logistique
Après la plate-forme du groupement, la société Warning a pris des contacts avec les grossistes de l’AD, et a été confrontée à différentes philosophies. “Certains ne voulaient pas perdre le contact avec leurs clients finaux, comme AD 95, et ont choisi de nous employer uniquement pour les livraisons entre leurs sites, ou récupérer les pièces chez les fournisseurs, explique le directeur commercial. Nous arrivons aussi à mutualiser les coûts entre différents grossistes pour toutes leurs tournées. Ainsi, entre AD Morize, AD Loiret et AD Aumerle, nous livrons les garagistes 2 à 4 fois par jour en optimisant les flux.”
Le spécialiste de la logistique ne se cantonne pas au marché de la rechange indépendante. Il travaille également avec les constructeurs et concessionnaires, comme Renault Retail Group, sur la partie bordelaise. La mission se trouve légèrement différente puisque la fréquence des tournées se révèle moins importante, et le service inclut également une géolocalisation de la flotte. “Nous cherchons à être le plus transparent possible avec le client, pour qu’il puisse en permanence suivre ses flux logistiques”, précise le responsable.
Les fournisseurs représentent une troisième typologie de clients. Warning s’occupe par exemple de collecter des pare-brise, qu’il livre chez les clients. La fragilité et le coût unitaire du produit demandent des précautions et impliquent une distribution dédiée, avec des véhicules adaptés. Enfin, Warning travaille aussi sur le marché des intégrateurs, comme Chronopost, DHL ou UPS, pour la logistique des derniers kilomètres.
Le poids des études
Malgré la variété des clients, le spécialiste de la logistique fonctionne toujours plus ou moins sur le même principe. En amont, Warning se charge d’analyser, via son bureau d’études, les flux logistiques du client, et s’attache à trouver des points d’optimisation. La crise a obligé beaucoup d’entreprises à faire des économies, à tous les niveaux. Et les chefs d’entreprise apportent un soin tout particulier à la logistique, particulièrement avec l’explosion du coût du carburant. Le spécialiste de la logistique explique donc clairement à son client les potentiels gains réalisés avec ses services. Par ailleurs, la crise a affaibli de nombreux petits transporteurs, et les clients veulent de la sécurité sur le plan logistique. Ils se tournent davantage vers des structures solides. Une fois le plan accepté, Warning se charge de trouver les véhicules et les chauffeurs pour répondre à ce nouveau contrat. Ces derniers recevront d’ailleurs une formation afin de s’imprégner de la culture de l’entreprise.
Pour 2012, Warning pense atteindre les 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. “Sur l’année, beaucoup d’appels d’offres sont remis en cause, avec des applications pour 2013, détaille le directeur commercial. Nous constatons de fait une vraie demande du marché pour les études. D’autant que dans le cas des pièces de rechange, l’activité s’oriente vers une diminution des magasins, pour une couverture plus étendue. Les plans de transport devront donc s’adapter. Notre expérience nous positionne d’ailleurs aussi en avant-vente, pour aider un distributeur à attaquer un nouveau secteur.”
-------------
ZOOM - A quand les livraisons en véhicule électrique ?
Warning propose à ses clients d’effectuer les livraisons en véhicule électrique. Toutefois, les clients ne montrent pas, pour l’instant, un grand intérêt pour ce type de solutions. Le manque d’autonomie se trouve souvent mis en avant. Et en milieu urbain, le vélo et le scooter électrique semblent davantage séduire. D’autant que le coût d’acquisition du véhicule se trouve bien moins élevé que pour une voiture électrique.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.