Vers une habilitation à la vente d’assurances

...publié en ce début d'année 2006 après la transposition de la directive 2002/92/CE dans le droit français le 15 décembre dernier. A l'heure actuelle, la vente d'assurances associées au financement est encore libre. Une habilitation n'est exigée que pour la vente d'assurance dommages qui, du coup, peine à se développer en concession. Elle nécessite pour le vendeur l'obtention de la carte professionnelle d'assurance au terme d'une formation de 150 heures minimum dispensée par un organisme agréé. Un sujet d'inquiétude pour la profession qui craint de voir disparaître une manne financière importante si elle n'entre pas dans le jeu de formations longues et coûteuses. Alors que les lobbies de la bancassurance et des constructeurs pèsent de tout leur poids, on évoque de plus en plus un allégement des contraintes de ces formations.
Pour VW Finance, "si la formation obligatoire atteint 150 heures, elle sera coûteuse et il faudra savoir qui la paiera et si elle sera rentable". Dans le cas contraire, la captive, qui a déjà 30 FM habilités, compte former les autres et porter leur nombre à 180 postes d'ici 2008. Bertrand Besson, "vendre de l'assurance dommages est une belle opportunité pour les FM. Nous avons commencé à en parler avec eux et souhaitons utiliser leur technicité car ils sont les mieux placés pour s'occuper d'assurances".

Une assurance dommages bientôt chez Cetelem

Cetelem Automobiles estime pour sa part avoir environ 40 % de ses FM partenaires déjà habilités à la vente d'assurances. C'est une bonne chose car l'établissement à l'intention de leur proposer prochainement de vendre de l'assurance dommages.
Chez Viaxel, on préfère attendre la publication du décret avant de s'exprimer sur le sujet, mais comme le précise Jean-Marie Thierry, "cette question ne se limite pas à la seule problématique des conseillers en financement : c'est toute la population des vendeurs qui est concernée et la seule formation des FM ne résoudrait rien". Le discours diffère chez CGI puisque l'établissement financier habilite tous les FM qu'il forme depuis déjà deux ans. Pour Didier Calmont, "la directive européenne sur l'intermédiation est un risque majeur, une sorte de "grippe aviaire" de l'assurance. Cependant, nous connaissons ce risque depuis longtemps. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi d'adopter un principe de précaution en habilitant tous nos FM". Ce sésame est délivré en partenariat avec l'Ecole Polytechnique d'Assurance au bout d'une formation de 300 heures comprise dans le Pack Intégration suivi par chaque FM recruté par le distributeur avec l'aide de CGI. "Beaucoup de distributeurs n'ont pas conscience de ce danger car leurs constructeurs ne les ont pas mis en garde contre ce risque", constate Didier Calmont. Quel que soit le contenu du décret tant attendu, il devrait avoir le mérite de fixer des règles claires, qui, dans le meilleur des cas, pourraient offrir au métier de Finance Manager un avenir prometteur.

Frédéric Marty