Une croissance de crise
Captives comme sociétés de crédit indépendantes ont dû pousser un “ouf” de soulagement à la fin 2010. Au global, cet exercice n’a été marqué ni par un effondrement des niveaux de production, ni par une chute des montants moyens financés, ce qui était peu prévisible en début d’année avec une crise économique persistante et des aides gouvernementales appelées à s’estomper au fil des mois. La fin de l’exercice y a bien évidemment été pour beaucoup : il a été marqué par une multiplication des opérations commerciales à taux attractifs, notamment du côté de Volkswagen Bank, BMW Financial Services et FGA Capital. “Nous avons fait une très belle année 2010, se réjouit Jean-Paul Duparc, le directeur commercial et marketing de FGA Capital France. Sur l’exercice écoulé, nous avons mis en exergue des offres ballons particulièrement attractives, continué à capitaliser sur notre cellule interne dédiée au marché des entreprises et tenu notre promesse d’augmenter de 20 % la rémunération du réseau par rapport à 2009”. Les autres captives n’ont pas été ridicules pour autant. Certaines ont également réussi à atteindre les objectifs qu’elles s’étaient fixés à la fin 2009. Peugeot Finance a su, par exemple, redonner des couleurs à ses offres de fidélisation, à commencer par ses produits Peugeot Perspectives et Peugeot Access. “Nos offres de fidélisation ont généré 12 450 ventes pour la marque en 2010 contre un peu moins de 9 000 en 2009”, souligne Marc Firome, le directeur de Peugeot Finance. Et il compte bien poursuivre sur cette voie en 2011 : ces offres représentent un axe important de développement des ventes pour Olivier Veyrier, le directeur commercial de Peugeot pour la France. Les autres captives en 2010 ? La Diac estime qu’elle a réussi à réaliser un très bon équilibre entre le volume et les marges, et Ford Crédit explique sa chute de production, pour l’essentiel, par le fait qu’elle ne travaille plus que pour la marque Ford depuis début 2010. Auparavant, la captive proposait également des offres de financement aux réseaux Volvo et Mazda, offres qui ont cessé après que Ford a décidé de céder Volvo au chinois Geely et que Mazda Automobiles France a scellé un partenariat avec Viaxel.
“Toutes les sociétés de financement indépendantes ont dû faire face à une agressivité commerciale des captives”
Toyota Financial Services a réussi, pour sa part, à tirer son épingle du jeu dans un contexte médiatique et juridique très agité : ses productions ne se sont pas effondrées alors que cet exercice a été marqué par des interrogations sur la sécurité de nombre de modèles estampillés Toyota. “Cet exercice a connu une première période difficile pour la famille Toyota, mais fort heureusement, dès le mois de juillet notre marque a repris des couleurs et regagné les parts de marché qu’elle avait perdues pour finir sur un dernier quadrimestre extraordinaire, souligne François Martines, le directeur général de Toyota Financial Services. Aussi, nous avons logiquement enregistré les mêmes tendances sur notre volumétrie, ce qui s’est notamment traduit par une légère baisse de notre production en Crédit VN par rapport à 2009. En revanche, nous avons enregistré une augmentation sensible de notre pénétration et de volumétrie VO”. Les performances de la captive en matière de prestations n’ont, en outre, pas été ridicules et elle a réussi à afficher un taux de pénétration auprès des particuliers de près de 35 % (N.D.L.R. : 26,8 %, tous types de clientèles confondues et hors VD). “Nous sommes d’autant plus satisfaits que nous n’avons pas bénéficié de barèmes à taux promotionnels sponsorisés par le constructeur, poursuit François Martines. Ces opérations à taux bonifiés ne correspondent pas à la stratégie du constructeur, de son réseau et de sa captive.” Les sociétés de crédit indépendantes n’en sont pas non plus très friandes. Seulement voilà, elles ont toutes dû en affronter un très grand nombre sur 2010. “Toutes les sociétés de financement indépendantes ont dû faire face à une agressivité commerciale particulièrement forte des captives”, confirme Jean-Christophe Prigent, le directeur général en charge des financements autos, motos et loisirs chez GE Money Bank… pas franchement mécontent d’afficher un recul de production en phase avec le marché en VN + VO hors LLD. “Nous avons réussi à affirmer notre position de leader chez les indépendantes”, se réjouit pour sa part Christophe Michaëli, le directeur du marché automobile, loisirs et plaisance de Cetelem. Financo considère de son côté qu’elle aurait pu faire mieux sans “les offres agressives des captives”, sa production VN + VO hors LLD ayant tout de même enregistré une hausse de 7,5 % à 143,7 millions d’euros. “Nous avons mis en exergue toutes nos offres de Crédit-Bail et de LOA”, explique Frédéric Rémy, le responsable du marché automobile de Financo. Autant de techniques de financement appelées à se développer en 2011. Toutes les financières ou presque vont privilégier les produits fidélisants et les offres à destination des entreprises. De nombreuses nouveautés allant dans ce sens sont d’ailleurs au programme pour l’ensemble de l’exercice.
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