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Un déficit commercial d’un million de véhicules en Europe

Publié le 20 avril 2007

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
La délocalisation est en marche. Depuis 2000, le Japon est le seul pays anciennement industrialisé à avoir accru sa production locale mais seulement pour des raisons de taux de change. L'état des lieux du secteur automobile réalisé annuellement par les analystes d'Euler Hermes*...
La délocalisation est en marche. Depuis 2000, le Japon est le seul pays anciennement industrialisé à avoir accru sa production locale mais seulement pour des raisons de taux de change. L'état des lieux du secteur automobile réalisé annuellement par les analystes d'Euler Hermes*...

...confirme le mouvement de délocalisation de la demande et de la production vers les pays émergents. Depuis 2000, la demande automobile mondiale croît de 3 % par an, en particulier grâce au Reste du Monde (essentiellement Chine, Russie et Inde) qui affiche une croissance de 15 % par an, soit un doublement en 6 ans. Sur cette période, la production dans ces pays a également doublé, pour faire apparaître un solde commercial toujours positif, à 824 000 véhicules, mais en recul de 15 %. La demande interne croît donc plus vite que la production, ce qui fait dire à Yann Lacroix, responsable de la recherche sectorielle, que "les constructeurs chinois, avant de s'attaquer au marché saturé de l'Europe de l'Ouest, vont d'abord répondre à leur demande interne". Celle-ci promet en effet d'être énorme : le taux d'équipement en véhicules de la population chinoise n'est que de 2,1 % mais il a progressé de 75 % entre 2001 et 2005 et représente déjà 28 millions de véhicules, soit plus de 12 % du parc en Europe occidentale.

D'importants transferts de production

Si le Reste du Monde "s'auto-alimente", d'importants transferts de production ont eu lieu entre les différentes zones ces 6 dernières années. Au sein de l'Alena (Etats-Unis, Canada, Mexique) la production a baissé de 9,5 % et ses importations nettes se sont accrues de 47 % pour atteindre un déficit commercial record de 3,8 millions de véhicules. La raison principale est la montée en puissance des constructeurs japonais (5 points de parts de marché gagnés en trois ans) qui continuent de produire chez eux pour bénéficier de la faiblesse du Yen. Le Japon est ainsi exportateur net de 5,6 millions de véhicules en 2006 (+ 35 % par rapport à 2000).Dans une moindre mesure, l'Amérique du Sud, qui a vu son volume de production croître de 60 % sur la période, approvisionne aussi l'Amérique du Nord.
Exportatrice nette en 2000, l'Europe occidentale a également accru ses importations en provenance du Japon mais a surtout délocalisé sa propre production. Elle affiche désormais un déficit commercial de près d'un million de véhicules. A elle seule, la France a réduit sa production automobile de 20 % en 2 ans et Euler Hermes table sur un nouveau recul de 5 % en 2007. l'Europe orientale avec une production en hausse de 56 % en 6 ans, alimente notre marché mais doit également satisfaire sa propre demande intérieure, d'où un déficit commercial de 200 000 véhicules (encore le Japon !). Pourtant, au sein de cette zone, la Turquie produit près de 1 million de véhicules et est exportatrice nette de 270 000 véhicules.

Xavier Champagne

*Cette filiale du groupe AGF est spécialisée dans l'assurance-crédit : elle couvre le risque d'impayé de ses clients et se charge du recouvrement.

 

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