T’as pas ton Badge ?
...proportion d'enfants de concessionnaires désireux de reprendre l'affaire.
Loin d'être un caprice élitiste ou une surenchère par rapport à l'enjeu de l'élévation du niveau de compétences, le lancement de ce Badge (Bilan d'Aptitude Délivré par les Grandes Ecoles), destiné à des managers souhaitant accéder à des postes de direction, se justifie à l'aune de plusieurs éléments structurels. Tout d'abord, d'un point de vue démographique, on estime actuellement que 28 % des cadres de la branche vont partir à la retraite d'ici 2010. Par ailleurs, la concentration du secteur (le nombre de concessions a, par exemple, diminué de 27 % entre 1997 et 2003) engendre un besoin de cadres, "de cadres vraiment encadrant, c'est-à-dire dotés de réelles compétences d'encadrement", ironise un brin Didier Arnould, directeur adjoint du GNFA. Enfin, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, mille fois pointée du doigt ces derniers temps mais toujours effective et sans doute amenée à s'intensifier, n'arrange rien à l'affaire. Une fois ce constat établi, la légitimité de cette formation haut de gamme ne souffre plus guère de contestation, d'autant que la profession (les organismes professionnels en tête) y était favorable.
Stratégie, commerce, finances, GRH : un menu copieux
Le premier travail du GNFA a alors consisté à s'adosser à une grande école. Si plusieurs écoles ont répondu à l'appel d'offres, le choix s'est rapidement porté sur l'Essca, avec laquelle des liens ont été tissés depuis plusieurs années pour la définition de modules de formation. Restait alors à déterminer le contenu du Badge. Quatre piliers pédagogiques ont été retenus. Primo, la stratégie, à savoir l'aptitude à décider dans un environnement complexe. "Le métier est beaucoup plus complexe qu'auparavant et il est désormais nécessaire d'avoir des connaissances précises en droit, droit français comme européen, car c'est un élément qui structure le marché", souligne notamment Didier Arnould. Secundo, le commerce ou le développement d'une offre globale sur le point de vente. "En schématisant, on peut dire qu'il s'agit de répondre concrètement à deux questions : comment faire de ma marque un atout sur ma zone de chalandise et comment faire de la concession un lieu de vente et de services global ?", commente Didier Arnould. Tertio, le volet financier et la gestion des ressources. "Au-delà des indispensables compétences traditionnelles, ce module mettra l'accent de façon très prosaïque sur des sujets comme la relation avec les banques et la gestion des placements par exemple", indique Didier Arnould. Enfin, la gestion des ressources humaines, en grande partie garante du développement de l'entreprise. "Il y a un besoin considérable dans ce domaine car le management n'est pas dans la culture du secteur. La gestion des recrutements, voire des licenciements, pose aussi souvent des problèmes. Bref, c'est un module essentiel, surtout avec des entreprises de plus en plus grandes, car un business plan ne peut plus aboutir sans un plan RH en accompagnement et en soutien", assène Didier Arnould.
Une excellente préparation pour la transmission d'entreprise
Cette formation certifiante de niveau 1 (Bac+5) se révèle donc très dense. Pour rendre cette matière compatible avec l'exercice professionnel, les 210 heures d'enseignement sont donc fractionnées, à raison de deux jours par mois sur 13 mois. "En outre, le Badge peut parfaitement s'intégrer dans des dispositifs comme le DIF, la période de professionnalisation ou encore le CIF", tient à souligner Didier Arnould. Le recrutement pour la 1re session est ouvert depuis quelque temps et la direction du GNFA table sur un effectif de l'ordre de 15 personnes pour le coup d'envoi du Badge en avril. "Il s'agit d'une formation exigeante, avec un seuil d'admission élevé (voir encadré) et la nécessité d'être très rigoureux sur la sélection et le tutorat, et il serait donc illusoire, voire dangereux, de chercher à accumuler des candidatures pour faire du nombre", affirme Didier Arnould. De surcroît, le coût de la formation est significatif (8 850,40 € TTC), même si le GNFA a pensé le calendrier pour que la somme puisse être lissée sur deux budgets annuels. A la fin du mois de janvier, sept personnes s'étaient d'ores et déjà inscrites, principalement des enfants de concessionnaires dans l'optique d'une transmission d'entreprise (Renault, Peugeot, Volkswagen…). Ils sont, en moyenne, titulaires d'un Bac+2 et font valoir quelques années d'expérience dans une fonction de management. "Deux inscrits évoluent dans des structures de petite taille, c'est-à-dire de moins de 10 salariés, et les cinq autres sont dans des concessions parfois très importantes", précise encore Didier Arnould. Si des demandes de type "promotion interne" sont aussi recensées, la dominante des enfants de concessionnaires se révèle pour l'heure très nette.
A.G.
ZOOMLe Badge GNFA-Essca mode d'emploi Niveau 1 (Bac+5) - titulaires d'un diplôme Bac+3 ou Bac+4 français ou étranger et justifiant d'une expérience professionnelle dans le management d'au moins 2 ans - titulaires d'un diplôme Bac+2 français ou étranger et justifiant d'une expérience professionnelle dans le management d'au moins 3 ans - justifiant d'une expérience professionnelle dans le management d'au moins 9 ans et occupant actuellement un emploi exigeant normalement une formation de niveau BTS ou DUT ou fin de 1er cycle de l'enseignement supérieur avril 2007 à septembre 2008 8 850,40 € TTC (7 400 € HT) |
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