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RCI Banque va rebondir

Publié le 29 février 2008

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
RCI Banque enregistre en 2007 des résultats en légère baisse, mais le travail réalisé durant cette période, notamment à l'international, annonce le retour de la croissance pour 2008. Depuis la...
RCI Banque enregistre en 2007 des résultats en légère baisse, mais le travail réalisé durant cette période, notamment à l'international, annonce le retour de la croissance pour 2008. Depuis la...

...présentation des résultats financiers du groupe Renault, ceux de RCI Banque ne laissaient pas de place aux doutes. Effectivement, la contribution de la captive a été moins importante qu'en 2006 mais représente tout de même 35 % de rentabilité du groupe. En chiffres, RCI Banque marque donc un léger recul en 2007 avec une baisse de 5 % du nombre de dossiers et des encours en repli de 1 %. Il n'est donc pas illogique que le résultat avant impôts recule de 6 % à 460 millions d'euros. Philippe Gamba, le P-dg de RCI Banque, explique cette situation : "Nous avons subi la baisse d'activité de Renault et Nissan, notamment en Europe de l'Ouest, mais contrairement à eux, nous n'avons pas pu compenser sur de nouveaux marchés où nous ne sommes pas encore présents." Une situation que la société s'emploie à modifier. D'ailleurs, pour le président, cette année 2007 a déjà permis de poser de nombreux jalons.

Des piliers de la croissance future

Dans les années à venir, la Russie sera au cœur du business de toutes les entités du groupe. RCI Banque travaille donc pour améliorer ses performances sur ce pays. Un accord commercial avec IMB (International Moscow Bank) a déjà permis d'élargir le périmètre d'action de la captive. "En début d'année 2007, nous couvrions à peine deux villes, Moscou et Saint-Pétersbourg, souligne Philippe Gamba, aujourd'hui nous sommes présents sur tout le territoire russe. C'est une bonne chose pour l'avenir." Toutefois, la création d'un joint-venture (qui est à l'étude) serait encore plus efficace, car dans le cadre d'un accord commercial comme celui signé avec la banque russe, RCI Banque ne porte pas les encours, mais touche seulement une commission sur l'activité générée. Un accord commercial a également été signé en Ukraine. La Grande-Bretagne, les pays nordiques et le Maroc ont quant à eux vu la création de filiales. Ainsi en Angleterre, RCI gère désormais 100 % du business Renault. Ce qui était déjà le cas pour Nissan depuis 1999. Même création dans les pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège et Suède), où le constructeur a également repris en mains sa distribution, il y a quelques mois. Enfin, le Maroc compte aujourd'hui une filiale financière. Et les projets dans ce domaine sont encore nombreux. Ainsi, RCI Banque veut élargir sa présence en Irlande (où le groupe Renault a également repris sa distribution) mais aussi dans les Balkans. Enfin, concernant Nissan, la captive souhaite reprendre les financements en Belgique et dans les pays nordiques mais c'est surtout l'arrivée de la marque Infiniti en Europe qui va occuper les équipes afin de créer une branche financière. 2008 sera donc, pour Philippe Gamba, une année de croissance, à l'image de la maison mère. Mais toujours en minimisant les risques.

Une meilleure gestion du risque

Le coût du risque a été de 0,68 % des encours en 2007 contre 0,61 % en 2006. Une légère dégradation principalement due à l'Angleterre et à l'Espagne. Si de l'autre côté de la Manche, cet effet est lié à la reprise de la totalité de l'activité par RCI Banque, le cas espagnol est plus compliqué et devra être surveillé en 2008. En effet, pour Philippe Gamba, un retournement est possible, à l'image de l'Amérique, avec une crise immobilière, beaucoup de crédits à taux variables, etc. Plus généralement, le coût du risque chez RCI Banque demeure plus élevé que chez PSA Finance (0,68 % contre 0,22 %). Pourquoi ? "Nous fonctionnons sur des business modèles légèrement différents, confie le président. Avec RCI, nous affichons un taux de pénétration de 32 % en 2007 (comme en 2006) alors que celui de PSA est de 26 %. Cet écart n'est pas sans incidence sur le coût du risque."  
Une gestion des risques qui va encore être améliorée par la captive puisqu'elle peut se targuer d'être la première à avoir reçu l'homologation (pour la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne) de la commission bancaire concernant l'accord appelé Bâle 2. Cet accord, couvrant pour l'heure 70 % des encours sur les trois activités principales (grand public, entreprises et réseaux), va permettre de mieux gérer le ratio de Cook, c'est-à-dire le placement obligatoire et fixe de 8 % de la somme prêtée dans le capital de la société. A terme, une fois cette nouvelle réglementation totalement applicable, RCI Banque pourra donc avoir moins de fonds propres tout en pilotant plus finement le risque grâce à des modèles statistiques qui viennent donc de recevoir l'homologation.

Enfin, même si cette activité demeure marginale, il faut signaler que la carte bleue Visa RCI Banque Renault est disponible depuis le 19 février dernier. La captive espère en délivrer 100 000 unités cette année dans l'Hexagone. Parmi les 70 000 cartes Réserve de Poche actives, le taux de conversion devrait être de 50 % affirme la société puis chaque transaction dans le réseau pourra être un moment privilégié pour la proposer. Car de là dépend également la rentabilité du projet. En effet, l'aspect carte bleue "classique", c'est-à-dire un simple moyen de paiement, ne permet pas d'atteindre l'équilibre. Le cœur du business modèle est le crédit revolving qui peut en découler. Et Philippe Gamba, confiant, précise qu'elle sera rentable dès cette année.

Photo : Pour Philippe Gamba, P-dg de RCI Banque, même en léger repli les résultats sont bons avec notamment une pénétration de 32 % qui place toujours la captive dans le peloton de tête.

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