RCI Banque conserve de bons ratios

Philippe Gamba n'est pas mécontent… RCI Banque, la filiale du groupe Renault spécialisée dans les financements et services automobiles des marques Renault, Nissan, Dacia et Renault Samsung Motors, s'en est plutôt bien sortie en 2008. "Nous affichons des résultats assez corrects, estime le président de RCI Banque. Sur la période, avec 858 024 véhicules financés, nous avons enregistré une baisse de production de seulement 4,5 %, le marché mondial ayant subi un recul de 4,8 %." RCI Banque n'a pas non plus été ridicule au niveau du taux de pénétration VN, malgré une baisse de 0,9 point : il s'est établi à 31,2 % en 2008 (34,8 % pour Renault, 23,6 % pour Nissan, 26,2 % pour Dacia et 36,5 % pour Renault Samsung Motors). "Notre résultat consolidé avant impôts a été de 482,5 millions d'euros en 2008, contre 460 millions d'euros en 2007", poursuit Philippe Gamba. Il a résulté à la fois d'une hausse du produit net bancaire de 1 % à 1 040 millions d'euros, d'une augmentation du coût du risque total de 0,19 point de base à 0,87 % (l'Espagne y a bien sûr grandement contribué) et d'une amélioration des frais de fonctionnement de 13 % (ils sont passés de 422 à 367 millions d'euros). RCI Banque a ainsi enregistré un résultat net consolidé - part du groupe - en légère baisse à 314 millions d'euros (316 millions d'euros en 2007). Comment ont évolué les encours de financement clientèle et encours réseaux en 2008 ? Ils ont baissé de respectivement 1,5 milliard et 1 milliard d'euros par rapport à 2007, ces diminutions s'expliquant par le recul du marché automobile et une gestion plus rigoureuse des stocks de la part du réseau et des constructeurs. La crise n'a bien sûr pas impacté tous les pays de la même manière.

Un programme de refinancement de 3 milliards d'euros

Sur le marché français, la Diac a enregistré des résultats plus que satisfaisants. Pour preuve : le nombre de dossiers y a augmenté de 1,5 % entre 2007 et 2008 à 283 000 unités (3,3 milliards d'euros ont ainsi été financés). "Notre taux de pénétration VN y est passé de 32 % à 32,5 %", indique par ailleurs Philippe Gamba, l'encours productif moyen y ayant aussi progressé de 2,6 % à 7,9 milliards d'euros. La Diac, avec un coût du risque (0,52 %) et des frais de fonctionnement maîtrisés (1,42 %), a finalement enregistré un résultat avant impôts en hausse de 16 % à 190,3 millions d'euros. Seulement voilà. Avec la crise, la financière y a aussi enregistré une légère diminution de son taux d'acceptation de dossiers sur le VN : il est passé de 85 % à 82 % de 2007 à 2008. En Espagne, il y a eu une chute de plus de 10 points (le coût du risque y a été multiplié par quatre en un an). RCI Banque ne fait donc pas de plan sur la comète sur 2009. "Nous souhaitons maintenir notre part de marché, contenir notre coût du risque autour de 1 % et afficher un taux de ROA autour des 2 %", conclut le président de RCI Banque, le ROA, pour Return On Asset, mesurant la rentabilité des actifs (ici, celle sur l'encours moyen). Le tout en cherchant à renforcer les efforts consentis l'an dernier sur le refinancement et le coût du risque. A moyen terne, la financière a l'intention de réaliser un programme de refinancement de l'ordre de 3 milliards d'euros : 1 milliard devrait provenir de droits de tirage effectués auprès de la Société de Financement de l'Economie Française (SFEF), 1 autre milliard d'opérations de titrisation et 1 dernier milliard des marchés obligataires et/ou inter-bancaires.

Photo : Philippe Gamba, président de RCI Banque.