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"Nous voulons apporter un complément d'activité"

Publié le 18 juin 2014

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Un ancien cadre de concessions et un ex-gérant d'une société de négoce ont décidé de rassembler leurs compétences et leurs expertises au service des professionnels du VO. Cela donne la vitrine Autobypro.com, opérationnelle depuis le 2 juin. Nathan Guigui, co-fondateur d’Autobypro.com, dresse les grandes lignes du projet.

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Comment est né le projet Autobypro.com ?

NATHAN GUIGUI. Nous avons créé Autobypro.com car nous vivions une frustration quasi quotidienne sur le marché de l’occasion. En effet, lors de la reprise de véhicules, il était toujours compliqué de trouver un négociant proche de nous qui souhaitait reprendre les voitures que nous avions ou qui disposait de celles que nous recherchions. Il nous est déjà arrivé de manquer certaines transactions.

JA. Quel est le positionnement que vous souhaitez adopter sur un marché qui regorge de solutions à destination des professionnels ?

NG. Cette interface se présente comme un réseau entièrement interactif dédié à 100% aux professionnels du secteur. Nous ne voulons pas changer leurs habitudes, mais leur apporter un complément d'activité. Une affaire peut capoter neuf fois sur dix, pour diverses raisons, et le site a pour objectif de donner une chance supplémentaire de réaliser une transaction. Aujourd'hui, personne ne peut se permettre de faire l'impasse sur une affaire de plus.

JA. Quels sont les intérêts et les attentes des différents acteurs que vous ciblez ?

NG. Pour le négociant, l'intérêt est d'utiliser le site comme un canal d'approvisionnement, surtout dans un contexte où beaucoup de professionnels se plaignent de la difficulté de trouver des produits. Les marchands intermédiaires peuvent y re-commercialiser leurs reprises, mais également réaliser des achats. Pour les concessionnaires, l'enjeu est de revendre leurs VO tout en étoffant leur réseau de marchands. Quant aux agents de marque, le site leur permettra de diversifier leur offre, et de répondre ainsi plus largement aux demandes de particuliers.

JA. Les concessions et les groupes travaillent souvent avec un noyau de marchands locaux. Comment réagissent-ils lorsque vous leur présentez le projet ?

NG. Nous ne souhaitons pas détourner le concessionnaire de sa base de marchands ni court-circuiter ces derniers. D'une part, les marchands n'ont pas la capacité ou le souhait de racheter tous les véhicules repris par les distributeurs avec lesquels ils travaillent. Et quand bien même ils venaient à perdre deux achats sur leur périmètre local, ils ont la possibilité, via Autobypro, d'en récupérer dix autres à l'échelle nationale. Le site représente également un gain de temps pour eux en ce qu'ils n'ont plus besoin de se déplacer au sein des affaires pour aller chercher des véhicules.

JA. Votre site a pour ambition de faciliter la couverture des VO par des marchands. Les concessions ne devraient-être elles pas, parfois, envisager de conserver ces véhicules pour les revendre à particuliers ?

NG. Oui, et c'est une tendance que nous observons chez les distributeurs, qui ont de plus en plus tendance à revoir à la hausse leurs critères de sélection des véhicules destinés aux clients finaux. Quoi qu'il en soit, les concessionnaires continueront de reprendre des voitures d'autres marques et de les re-commercialiser à marchands, car toutes ne peuvent pas être revendues à particuliers.

JA. Comment respecter via votre vitrine la réactivité qui est essentielle lorsqu'un distributeur souhaite se faire couvrir sa reprise ?

NG. La plateforme a été conçue de telle manière que chaque client, s'il a bien configuré son produit, aura une réponse dans l'heure ou dans la demi-journée. Mais pour ce faire, il faut un maximum de professionnels adhérents, afin d'assurer un flux significatif. Le volume de véhicules diffusés en ligne a moins de valeur car chaque annonce sera éphémère.

JA. Quelles sont précisément vos ambitions ?

NG. Nous avons pour objectif de regrouper entre 2000 et 3000 adhérents en juin 2015, un an après le lancement. A ce jour, une centaine de professionnels adhèrent au site. On peut citer les sociétés Abeilhe Autos et Caranova.

JA. Certains groupes de distribution ont choisi de réduire, voire d'arrêter leur activité à marchands au bénéfice de spécialistes du remarketing. Est-ce préjudiciable pour vous ?

NG. Non, car certains groupes qui ont opté pour cette approche hésitent à poursuivre dans cette voie, essentiellement pour des questions financières.

JA. Quel est votre mode de rémunération ?

NG. Durant la phase de lancement, les professionnels qui s’inscrivent bénéficient d’une gratuité complète jusqu’à leur première transaction. Nous proposons un abonnement de 39€ par mois pour un négociant et un autre de 89€ pour un concessionnaire, qu'ils choisissent de diffuser une ou 100 voitures. Ensuite, nous percevons une commission fixe de 25€ par véhicule vendu sur le site.
 

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