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"Notre objectif premier est de faire vendre"

Publié le 13 avril 2011

Par Benoît Landré
3 min de lecture
Antoine Jouteau, directeur marketing & commercial leboncoin.fr - Le succès fulgurant du Bon Coin, en France, a modifié le paysage de la petite annonce automobile. Détenu à 100 % par le groupe Schibsted depuis fin 2010, le site continue de grossir mais devra cependant relever un beau jour le défi du payant.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Le secteur automobile continue-t-il de progresser ?
ANTOINE JOUTEAU.
Le secteur automobile représente environ 20 % de l’audience du site à ce jour. Il a pleinement participé de la montée en puissance du Bon Coin en France et il continue de progresser depuis deux ans, même si nous voyons d’autres secteurs, comme l’immobilier, qui poussent très fort également. En 2010, l’auto a progressé de plus de 40 % et nous attendons une croissance de 20 à 25 % en 2011. L’an passé, nous avions 9 000 clients professionnels et nous en comptons 14 000 à ce jour.

JA. Ce phénomène est-il franco-français ou international ?
AJ.
Le Bon Coin est clairement un phénomène énorme en France au point que nous devrions intégrer d’ici un an le top 10 des sites les plus consultés.
Le site est également en forte progression en Italie et en Espagne. Aujourd’hui, il a décollé dans les 17 pays où il est présent, avec des maturités plus ou moins fortes.

JA. En Suède, le site fondateur Blocket est devenu payant. Le Bon Coin passera-t-il au payant en 2011, notamment pour les professionnels ?
AJ.
Nous sommes déjà payants pour les professionnels dans la partie immobilier. Potentiellement, il est possible, voire logique, que le secteur automobile devienne un jour payant pour les pros mais je ne suis pas en mesure de donner une date à ce jour. En revanche, nous ne toucherons pas à la gratuité pour les particuliers.

JA. Le groupe norvégien a mis la main à la poche pour prendre 100 % des parts du site. On parle d’une valorisation de 400 millions d’euros. L’obligation de résultats est-elle désormais plus forte ?
AJ.
Schibsted est un gros groupe qui répond à une logique industrielle mais leur vision s’inscrit sur du long terme. Ce sont des gens ambitieux, qui fixent des objectifs très élevés, mais comme le site fonctionne très bien, il répond parfaitement à ce jour aux ambitions. Notre mission est de gagner de l’argent, et nous en gagnons, mais nous ne sommes pas une société cotée en bourse. La monétisation viendra naturellement, sans brûler les étapes.

JA. Certains acteurs reprochent aux sites gratuits de négliger les services, la formation ou encore l’accompagnement des professionnels. Que répondez-vous ?
AJ.
Nous sommes un site généraliste dont la fonction est de mettre en relation des acheteurs et des vendeurs. Notre objectif premier est de faire vendre et je pense que nous le faisons bien, autrement nous ne serions pas trois ou quatre fois plus gros que la plupart des sites de petites annonces automobiles. Peut-être aussi que d’autres sites, qui ne bénéficient pas de notre productivité, ont opté pour une approche davantage axée sur l’accompagnement. Notre choix éditorial se veut très pragmatique et notre priorité est d’apporter du business aux professionnels. Je pense qu’ils sont relativement contents des remontées. Enfin, nous allons lancer en 2011 des offres et des services adaptés aux besoins des professionnels.

JA. Les réseaux sociaux font-ils partie de votre réflexion à ce jour ?
AJ.
Non. Le Bon Coin est déjà une communauté en soi. Nous ne voyons pas l’intérêt d’aller fournir du contenu à Facebook. De plus, il existe déjà sur ce site des groupes consacrés au Bon Coin, à l’initiative d’internautes, que nous ne souhaitons pas animer. Notre priorité est de nous concentrer sur le produit et de continuer de grossir.

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