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L’Intelligence Artificielle au cœur de nouveaux services du véhicule connecté

Publié le 12 mars 2018

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Tribune signée Michaël Fernandez, le P-DG cofondateur de Drust, qui participe ce 13 mars à la Conférence Automobile Connectée, organisée à Paris.

 

D’après une étude réalisée par le cabinet PwC, le développement de l’Intelligence Artificielle pourrait générer une hausse du PIB mondial de 14 % et un profit économique de 15 700 milliards de dollars d’ici 2030.

 

L’Intelligence Artificielle, ou IA, que nous pourrions définir comme la capacité d’une machine ou d’un système à simuler le raisonnement humain, est en train de créer une véritable révolution. Utile pour prendre des décisions selon des paramètres prédéfinis, et cela dans de très nombreux domaines, elle bouleverse aujourd’hui le secteur automobile. Bien avant que la voiture autonome ne s’installe dans notre quotidien, la voiture connectée suscite le plus grand intérêt. Grands groupes et start-up réalisent des investissements pour optimiser l’usage de la voiture et développer des services intelligents pendant que les conducteurs adoptent déjà cette technologie. D’après l’étude mondiale Connected Car de PwC, 47 % des conducteurs connectés français sont convaincus par ce type d’automobile et 63 % des automobilistes reconnaissent l’intérêt d’acheter une voiture connectée. Mais alors, concrètement, comment l’IA permet-elle, en simulant l’intelligence du conducteur, de créer de la valeur dans le secteur automobile et quels en sont les bénéfices à l’usage ?

 

Les données issues des véhicules connectés pour carburant

 

Les véhicules d’aujourd’hui disposent de nombreux capteurs, nativement embarqués par les constructeurs ou installés en seconde monte, qui génèrent une multitude de données sur le fonctionnement et l’état du véhicule. Ces données "brutes", une fois collectées, classées et analysées, sont ensuite enrichies pour être transformées en données "utiles", permettant le développement de nouvelles offres de services pour la voiture connectée.  

 

Si la valeur d’un système d’Intelligence Artificielle réside dans sa capacité à interagir avec son environnement, il semble nécessaire d’entrer dans une logique de partenariats. Ouvrir les données et croiser les compétences de tous les acteurs de la mobilité permettra de co-développer des solutions intelligentes, intervenant sur l’ensemble de la chaîne de valeur des véhicules connectés et capables de répondre à tous les besoins des automobilistes.

 

L’IA appliquée à la voiture connectée optimise les flux d’information et, ce faisant, amène à repenser les flux de valeur. C’est donc en exploitant au mieux ces nouvelles technologies que tous les apporteurs de service automobile d’aujourd’hui pourront mieux faire leur métier demain, pour des clients plus satisfaits et des opérations plus efficaces.

 

Avec l’IA, la voiture connectée devient possible

 

L’IA est présente dans chaque étape du parcours d’un automobiliste. Prenons pour exemple le cas de la panne. Imaginez-vous au volant. Votre véhicule vous alerte sur la rupture probable d’un composant dans le mois à venir. Aussitôt, vous recevez des suggestions de réparateurs. Vous pouvez alors choisir la meilleure offre et le créneau qui vous convient.

 

Cela vaut également dans le cas d’une panne survenant pendant que vous conduisez : avec votre accord, l’assisteur est aussitôt prévenu de votre emplacement et vous êtes directement pris en charge. Des informations sur la nature de la panne lui sont transmises, lui permettant de diagnostiquer à distance et de vous venir en aide avec la pièce de rechange. En parallèle, un service de conciergerie est informé de cette situation et réorganise vos rendez-vous. Ceci n’est pas de la science-fiction, mais bien une expérience de conduite connectée, rendue possible par la donnée automobile, qui vise en l’occurrence à supprimer l’angoisse de l’entretien d’un véhicule et à en diminuer le coût à l’usage.

 

La connectivité, c’est aussi la sécurité. Avec l’Emergency Call, qui va devenir obligatoire pour les véhicules neufs commercialisés à partir d’avril 2018, de nouveaux systèmes apparaissent, permettant d’équiper les véhicules existants. Dès la détection d’un choc ou d’un accident, un signal de détresse est généré manuellement ou automatiquement. Le conducteur est alors mis en relation avec son assisteur ou avec un service d’urgence pour être pris en charge dans les plus brefs délais. Les capteurs embarqués dans la voiture émettent des données (localisation, vitesse, état du véhicule, etc.) qui vont permettre ensuite aux différentes parties prenantes, notamment les assureurs, de retracer les circonstances de l’accident et ainsi, de faciliter la gestion des sinistres.

 

Mais le champ des possibles de la voiture connectée est encore plus large. Du côté des Smart Cities, l’Intelligence Artificielle donne l’opportunité de collecter, croiser et analyser des données relatives à toutes les activités de la ville. Les collectivités sont en mesure d’exploiter les données anonymes des conducteurs sur leur territoire pour améliorer la qualité et la performance des services urbains. Les interactions en temps réel leur permettent d’identifier les zones à risques et de prendre des décisions quant à la sécurité et au bien-être des citoyens. Elles peuvent décider d’améliorer la voirie, d’optimiser les flux de trafic, de mieux gérer les besoins de stationnement et même de promouvoir une conduite éco-citoyenne avec la mise en place, par exemple, de péages virtuels.

 

En route vers l’autonomie, stade ultime de l’intelligence

 

Le nombre de systèmes émanant de l’Intelligence Artificielle vendus à travers le monde devrait passer de 7 millions en 2015 à environ 122 millions en 2025.

 

Une voiture peut être connectée sans être autonome, en revanche une voiture autonome sera connectée. Quel autre point commun, finalement, entre le véhicule connecté et le véhicule autonome que l’intelligence ? S’il est vrai que l’autonomie est une forme d’intelligence avancée et que les premiers véhicules avec un niveau d’autonomie ne nécessitant plus d’intervention humaine (niveau 4 à 5) pourraient arriver sur nos routes d’ici 2025, alors l’Intelligence Artificielle est un catalyseur de la transformation profonde que l’industrie automobile est en train de vivre.

 

Dans ce contexte, la connectivité, carburant de ce nouveau moteur qu’est l’IA, permettra-t-elle une transition douce vers cette "auto-mobilité 2.0" ou, au contraire, une rupture anticipée ? Les acteurs de cette formidable industrie nous le démontreront bien assez tôt ; en attendant, les conducteurs ont toutes les raisons de se réjouir des services innovants qui les attendent au bout de la route.

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